Les voyageurs hésitent parfois avant de rapporter des vins dans leurs bagages, de crainte d'être lourdement taxés lorsqu'ils passeront la douane. Il s'agit néanmoins de la façon la plus simple et la plus économique de ramener ces délicieux souvenirs de voyage à la maison.

Après un séjour de plus de 48 heures hors du pays, les voyageurs peuvent transporter jusqu'à 14 bouteilles, ou 10,5 litres d'alcool, dans leurs bagages, explique l'Agence des services frontaliers du Canada (ASFC). Deux d'entre elles seront exemptes de taxes. Pour les autres, il faudra payer les droits de douane et les taxes. Et la facture sera salée.

«Il faut s'attendre à ce que les droits et taxes fassent doubler le prix de chaque bouteille», précise Dominique McNeely, porte-parole de l'ASFC.

Pour calculer le montant des frais applicables, les douaniers tiennent compte de plusieurs critères: le coût d'achat de la bouteille, son pays d'origine, le type de boisson et sa teneur en alcool. Si les voyageurs ne possèdent pas de preuves d'achat, l'agent en estime la valeur.

M. McNeely assure que les douaniers «ont une bonne connaissance des vins».

Importer ses vins

Si vous ne voulez pas glisser du vin dans vos bagages, vous pouvez les importer au Québec, au retour.

Pour ce faire, il faut prendre contact avec la Société des alcools (SAQ). Le monopole vérifie d'abord si le vigneron est représenté dans la province par une agence d'importation privée. S'il ne l'est pas, c'est le début de longues démarches administratives.

Il faut alors remplir un formulaire indiquant le nom du vigneron et celui du vin que l'on désire importer. La SAQ vérifie par la suite si le prix de vente indiqué est réaliste. Si le vigneron vend ses bouteilles à trop bas prix, la société d'État peut refuser d'importer le vin.

«On ne parle pas d'un écart de quelques sous, insiste la porte-parole du monopole d'État, Linda Bouchard. On parle d'un écart démesuré. On va se questionner pour les taxes (applicables). Ce prix va aussi faire concurrence aux produits similaires en vente au Québec. On veut garder un équilibre.»

Si le prix est accepté, on procède ensuite aux achats. Ils doivent représenter une caisse (6 ou 12 bouteilles) d'un même produit et totaliser une somme minimum de 150$. Le client doit payer 80% de la facture au moment de sa commande.

La SAQ se charge par la suite d'acheter le produit et de l'acheminer au Québec. Il faut à ce moment s'armer de patience. La livraison peut prendre entre 12 et 15 semaines pour des bouteilles en provenance de France.

«Pour diminuer les coûts (de transport), on regroupe les commandes destinées au Québec, explique Linda Bouchard. Ça peut être plus long.»

Comme pour les bouteilles vendues à la SAQ, le prix du vin, entre le vignoble et le Québec, est multiplié par trois. Il faut aussi assumer les frais administratifs, soit un montant équivalent à 10% de la facture totale, indique Linda Bouchard.

Point positif: la SAQ rembourse les bouteilles si elles sont bouchonnées. Le vin est aussi garanti jusqu'à un an après la livraison pour tout autre défaut. Un individu ou un groupe d'amateurs peut acheter un maximum de

45 litres ou 60 bouteilles par commande.

Des vins par la poste

Certains vignerons étrangers proposent d'envoyer leurs vins par la poste. Il faut savoir que selon la Loi canadienne sur les boissons enivrantes, les bouteilles d'alcool «ne peuvent être expédiées au Canada». Il faut donc se procurer une autorisation auprès de la SAQ afin de les recevoir. Ce permis est accordé dans un délai de 24 à 48 heures.

Pour éviter que les bouteilles ne soient retournées à l'expéditeur ou détruites, Postes Canada et le transporteur privé Fedex suggèrent d'obtenir cette autorisation avant l'envoi du vin.

À la SAQ, Linda Bouchard soutient que la livraison du vin est plus rapide par la poste. Elle ajoute cependant que le coût du transport est plus élevé. Parfois, carrément prohibitif: ce montant peut monter jusqu'à 75$, pour une seule bouteille...

Pour plus d'information sur les commandes privées, contactez la SAQ au 514-254-2020