Vert, rose, bleu. Plus rarement, rouge incandescent. Les couleurs dansent sous le dôme du Planétarium de Montréal avec la présentation depuis mardi dernier d'un tout nouveau spectacle immersif consacré aux aurores boréales.

Aurōrae permet aux spectateurs de mieux comprendre, mais surtout de vivre comme s'ils étaient couchés sur la banquise toute la magnificence des aurores boréales. Pendant 40 minutes, les lumières polaires virevoltent sur l'écran sphérique qui enveloppe la salle sur 360 degrés.

Mis en musique par DJ Champion, qui a composé pour l'occasion une pièce inédite, le spectacle oscille entre la vidéo atmosphérique et la vulgarisation astronomique, entre la poésie et la science. D'un côté, des images superbes rapportées de Yellowknife, dans les Territoires du Nord-Ouest, par une équipe du Planétarium de Montréal. De l'autre, des animations réalistes (et des explications en direct par un animateur scientifique) pour expliquer l'interaction entre les champs magnétiques de la Terre et les vents solaires, laquelle crée les aurores boréales.

Depuis longtemps, Sébastien Gauthier, responsable de la programmation du Planétarium de Montréal et coréaliseur d'Aurōrae (avec Philippe Baylaucq), rêvait de produire un spectacle sur les aurores polaires. « Jusqu'à tout récemment, la technologie pour filmer les aurores en temps réel et les projeter sur 360 degrés n'existait pas. Or, il est très difficile de vivre l'émotion que procurent les aurores boréales simplement en regardant une photo. »

L'astronome a conçu une caméra qui lui a permis de capter quelque 179 000 images d'aurores pour la création du spectacle. La nature n'ayant pas besoin de metteur en scène pour se mettre en valeur, ces images projetées sur l'écran du théâtre de la Voie lactée sont renversantes. Surtout lorsque l'accéléré s'arrête et que les aurores dansent à leur rythme naturel.

Le spectateur se trouve alors immergé sous « une douche de lumière » (l'expression est de DJ Champion), où les couleurs viennent de tous les côtés à la fois. À cette magie visuelle s'ajoute la musique de Champion, électrisante parfois, planante toujours. Dansante comme les lumières polaires. Un mariage très réussi.

Ceux qui n'ont jamais eu la chance de voir des aurores n'auront que l'envie de filer plein Nord après avoir vu Aurōrae. Ils ne saisiront peut-être pas tous les éléments scientifiques associés au phénomène (les explications restent succinctes), mais ils seront séduits. Même ceux qui les ont déjà observées dans le ciel du Québec seront impressionnés par ces aurores plus grandes que tout ce qui peut se voir dans le sud du Québec.

« Aux Territoires du Nord-Ouest, les aurores n'apparaissent pas seulement au Nord, elles sont partout autour de nous, raconte Sébastien Gauthier. Je suis né à Matagami, à la Baie-James, et les aurores ont toujours fait partie de ma vie. Pourtant, je n'en avais jamais admiré d'aussi spectaculaires qu'à Yellowknife. Un peu comme quelqu'un qui aurait vu neiger pour la première fois, sans avoir assisté à une tempête de neige. J'avais vu neiger, mais là, j'ai eu droit à toute une tempête ! »

Le spectacle Aurōrae est présenté chaque jour (sauf le lundi) jusqu'au 5 septembre 2016, en programme double avec Dark Universe, qui porte sur les origines de l'Univers et son évolution. Une projection du ciel du mois, avec explications, précède la présentation d'Aurōrae. Ce programme double est destiné aux 7 ans et plus.

PHOTO FOURNIE PAR ESPACE POUR LA VIE

Cette caméra a permis de capter quelque 179 000 images d’aurores pour la création du spectacle.