Indépendantes depuis 1994, les îles Palaos sont un petit État océanique qui tire près de 85% de ses revenus de sa clientèle touristique, en plein essor et désormais majoritairement chinoise.

Comptant 17 500 habitants, l'archipel de 458 km2 recèle des fonds marins extraordinaires, scrutés par les scientifiques internationaux, ainsi que le premier sanctuaire mondial de requins.

De peuplement ancien, issu de migrations en provenance des Philippines ou d'Indonésie, le chapelet d'îlots a longtemps été l'enjeu de rivalités entre puissances coloniales.

Les Palaos ont été administrées par l'Espagne (1875-1899), l'Allemagne (1899-1914), puis le Japon, avant d'être le théâtre d'affrontements meurtriers durant la Guerre du Pacifique.

Les États-Unis ont ensuite imprimé leur marque: les enfants apprennent l'anglais et jouent au baseball, le dollar est la devise nationale, les supermarchés vendent du Spam (jambon en conserve) et du beurre de cacahouète, les voitures roulent à droite, même si elles sont majoritairement japonaises, avec le volant à droite.

Quand Barack Obama passe ses vacances à Hawaï, son adversaire républicain à la présidentielle de 2008, John McCain, aime lui venir aux Palaos.

Démocratie parlementaire de type présidentiel, la république insulaire a des institutions calquées sur celles des États-Unis, et même un «Capitole» en pleine nature, que certains jugent démesuré.

Encore fortement dépendant de l'aide extérieure, le pays considère prioritaire sa relation avec Washington, notamment le maintien du financement américain au titre du «Compact of Free Association».

Du côté asiatique, les Palaos ont des liens étroits avec le Japon qui, en 1944, y a perdu plus de 10 000 soldats sur l'île de Peleliu, lors d'une bataille acharnée remportée par les forces américaines.

L'empereur Akihito se rendra en avril aux Palaos pour rendre hommage à ces morts, une visite historique placée sous haute sécurité.

Taïwan joue aussi un rôle important aux Palaos, qui n'entretiennent pas de relations diplomatiques avec la Chine populaire et ont même connu des tensions avec Pékin en accueillant en 2009 des ex-détenus ouïghours de Guantanamo.

Cela n'empêche pas le gain d'influence chinoise aux Palaos. On y croise des hommes d'affaires chinois en quête d'investissements fonciers, même si la Constitution réserve la propriété de la terre aux seuls Palaois. Les nouveaux chantiers de construction sont chinois.

À tel point que certains voudraient que le gouvernement change son fusil d'épaule et reconnaisse Pékin plutôt que Taipei.

La Chine communiste veut d'ailleurs davantage peser dans le Pacifique, «mare nostrum» de Washington. Le président chinois Xi Jinping a récemment visité dans ce but les îles Fidji.