Prisée des Québécois pour ses plages idylliques et ses hôtels tout inclus, la République dominicaine est également une destination de choix pour les mordus de golf. Ce pays des Caraïbes offre plusieurs parcours remarquables conçus par de grands noms du monde du golf. Nous nous sommes attaqués à cinq d'entre eux.

Casa de Campo, luxueux et gigantesque complexe de villégiature de 7000 acres (28 km2) situé à La Romana, sur la côte sud-est de la République dominicaine, est un véritable paradis des golfeurs. On y trouve quatre terrains de qualité supérieure: Teeth of the Dog, Dye Fore, The Links et La Romana Country Club (un club privé). Ces golfs ne sont pas à la portée de toutes les bourses, mais ils valent leur pesant d'or.

Le Teeth of the Dog, le plus ancien et le plus réputé, est classé parmi les 100 plus beaux terrains de golf de la planète par Golf Magazine. Une statue de son architecte renommé Pete Dye vous accueille à l'entrée du parcours, à propos duquel le concepteur a déclaré n'y avoir créé que 11 trous, puisque «Dieu s'est chargé des 7 autres». Les sept trous en question sont ceux situés en bord de mer et ils représentent sans contredit le clou du spectacle. Il est en effet grisant de frapper sa balle tout en sentant la brise de l'océan pendant que les vagues viennent se briser sur les rochers.

Même s'il s'étend sur près de 7500 verges à partir des tertres les plus éloignés, le Teeth of the Dog peut être joué par des golfeurs de tous les niveaux. Les trous situés à l'intérieur des terres comportent généralement de larges allées qui n'exigent pas une précision chirurgicale sur vos coups de départ. Le défi est plus coriace en bordure de l'océan, étant donné que les forts vents se mettent de la partie. Les verts sont immaculés et très rapides. Heureusement, le caddie qui vous accompagne vous aide à en faire la lecture.

Autre création de Pete Dye, le Dye Fore offre une expérience de golf très différente de celle du Teeth of the Dog, mais non moins divertissante. Ce terrain compte trois parcours de neuf trous (le Chavon, le Marina et le Lagos) présentant des dénivelés impressionnants et de nombreux verts surélevés et ondulés. Les normales 3 sont particulièrement spectaculaires. Sept trous longent des falaises qui surplombent le fleuve Chavon, où ont été tournées des scènes des films Apocalypse Now, Rambo 2 et Jurassic Park. Un coup raté et votre balle risque de dégringoler dans le fleuve, 91 m plus bas.

En foulant les allées du Dye Fore, vous aurez de superbes points de vue sur la marina de Casa de Campo et ses bateaux de millionnaires, la mer des Caraïbes et le village Altos de Chavon. Le terrain n'était pas dans des conditions optimales lors de notre passage, au début du mois de septembre, en raison de la sécheresse. On ose à peine imaginer à quoi il doit ressembler lorsqu'il est au sommet de sa beauté.

À seulement 20 km au sud de Punta Cana se trouve le Punta Espada Golf Club, qui est l'oeuvre du célèbre Jack Nicklaus. Le magazine Golfweek considère ce terrain comme le meilleur de la région des Caraïbes et du Mexique, et on comprend pourquoi lorsqu'on y met les pieds. Il s'agit du genre de terrain où tout maniaque de golf doit jouer une fois avant de mourir.

À notre arrivée, on aperçoit dans le «pro-shop» la carte de 62 de Fred Couples, qui a réalisé le record du parcours lors d'un tournoi du circuit des Champions de la PGA en 2010. Nos objectifs seront plus modestes...

Chacun des 18 trous du Punta Espada est une pure merveille et offre un défi différent. Ce parcours exigeant sans jalons blancs n'est pas destiné aux golfeurs du dimanche, mais les distances y sont tout de même raisonnables (6314 verges à partir des jalons bleus). Pas moins de huit trous à couper le souffle longent les eaux turquoise de la mer des Caraïbes. Il faut parfois frapper sa balle littéralement au-dessus de l'océan, des coups qui mettront vos nerfs à rude épreuve. Et les innombrables fosses de sable judicieusement placées semblent attirer les balles comme des aimants.

Oui, jouer une ronde au Punta Espada coûte très cher (environ 400$ US en haute saison). Mais si votre budget vous le permet, n'hésitez pas une seconde à y aller, vous ne serez pas déçu!

Moins spectaculaires et moins dispendieux, les parcours de la région de Punta Cana sont souvent affiliés à des hôtels tout inclus. Parmi eux, le Cocotal Country Club et le Punta Blanca Golf Club représentent des options intéressantes pour combler votre rage de golf à proximité des plages. Le Cocotal propose entre autres des allées verdoyantes parfaites ainsi que plusieurs étendues d'eau. Dessiné par Nick Price, le Punta Blanca a davantage de charme sur le neuf de retour que sur le neuf d'aller. L'accueil et le service y sont impeccables.

Photo Bernard Brault, La Presse

Trou numéro 2, du Punta Espada Golf Club. 

Photo Bernard Brault, La Presse

Repères

> Prévoyez de débourser entre 1500 et 2500$ pour une semaine de golf dans une formule tout-inclus en République dominicaine, en fonction de la saison, des parcours, du nombre de rondes et de l'hébergement choisis. Les prix seront évidemment nettement plus élevés si vous décidez de vous offrir la totale à Casa de Campo.

> Faites affaire avec des voyagistes spécialisés dans le golf (comme Voyages Gendron ou Sportvac) qui pourront vous proposer un forfait sur mesure en fonction de vos intérêts et de votre budget.

> Si vous voulez payer moins cher, évitez la haute saison qui s'étend généralement de Noël à Pâques et allez-y plutôt en novembre ou en avril.

> Apportez votre sac de golf si vous prévoyez jouer plus d'une ou deux rondes afin d'éviter de payer les frais de location d'équipement, qui peuvent s'élever jusqu'à 55$ US. Informez-vous toutefois auprès de votre compagnie aérienne pour savoir si vous devrez payer des frais de bagages supplémentaires.

Les frais de ce voyage ont été payés par le ministère du Tourisme de la République dominicaine.

Les terrains où nous avons joué

TEETH OF THE DOG (CASA DE CAMPO)

• 18 trous

• 7471 verges

• Architecte: Pete Dye

• Ouverture: 1971

• Prix d'une ronde: 140$ US-320$ US*

• Caddie obligatoire



DYE FORE (CASA DE CAMPO)


• 27 trous

• 7740 verges

• Architecte: Pete Dye

• Ouverture: 2003

• Prix d'une ronde: 140$US-250$US*

• Caddie disponible mais non obligatoire



PUNTA ESPADA GOLF CLUB


• 18 trous

• 7396 verges

• Architecte: Jack Nicklaus

• Ouverture: 2006

• Prix d'une ronde: 275$US-395$US*

• Caddie obligatoire



COCOTAL GOLF & COUNTRY CLUB


• 27 trous

• 7285 verges

• Architecte: José «Pepe» Gancedo

• Ouverture: 2001

• Prix d'une ronde: 85$US-119$US*



PUNTA BLANCA GOLF CLUB


• 18 trous

• 7174 verges

• Architecte: Nick Price

• Ouverture: 2006

• Prix d'une ronde: 75$US-190$US*

* Ces prix n'incluent pas la taxe de 18% et les frais de caddie, mais incluent généralement le transport de votre hôtel jusqu'au golf, la voiturette, des balles de pratique ainsi que des rafraîchissements.

Trois trous mémorables

Les parcours de golf de la République dominicaine comptent de nombreux trous inoubliables. En voici trois.

Le 13e du Punta Espada 

Le trou «signature» du parcours, une normale 3 diabolique de 174 à 250 verges où vous sortirez à coup sûr votre appareil photo. Vous devez frapper votre balle avec autorité au-dessus de la mer pour atteindre un vert plutôt étroit. Une bonne sélection du bâton est essentielle en raison du vent et il faut des nerfs d'acier pour faire abstraction des vagues et du paysage époustouflant.

Le 16du Teeth of the Dog

L'une des trois superbes normales 3 longeant la mer au Teeth of the Dog, ce trou représente un défi de taille. Votre coup de fer se doit d'être très précis sinon votre balle se retrouvera dans l'océan, dans les roches ou encore dans l'une des nombreuses fosses de sable qui entourent le vert. Bonne chance!

Photo Bernard Brault, La Presse

Photo Bernard Brault, La Presse

Le 9e du Chavon au Dye Fore 

Une imposante normale 5 avec des dénivellations vertigineuses où vous devez viser la portion droite de l'allée sur votre coup de départ. Si votre balle déboule à gauche, vous aurez un deuxième coup plus difficile à exécuter dans une allée fortement inclinée. Le coup d'approche est ensuite tout en montée jusqu'à un vert si surélevé qu'on peut à peine apercevoir le drapeau.

Photo Bernard Brault, La Presse