Regardez-vous toujours sous le lit de votre chambre d'hôtel avant de la quitter, pour être certain de ne rien oublier?

Oui? Très bien. Mais vous devriez peut-être aussi prêter attention aux prises électriques. Les chargeurs de téléphones cellulaires, les câbles d'ordinateur ou de tablette figurent en effet parmi les objets les plus souvent abandonnés involontairement par leurs propriétaires, selon l'Association des hôteliers du Québec (AHQ).

«C'est si facile de les laisser dans la prise électrique que certains établissements en ont des tiroirs complets!» note Danielle Chayer, vice-présidente et directrice générale de l'AHQ, qui a sondé une trentaine d'établissements de la province.

Les voyageurs au Québec et en Europe ne sont pas bien différents: deux enquêtes menées sur le Vieux-Continent, pour les chaînes Novotel et Choice Hotels, en sont venues à la même conclusion.

La liste des objets les plus souvent oubliés, dressée par Mme Chayer, inclut ensuite les vêtements et les sous-vêtements (généralement féminins, semble-t-il!) laissés dans les draps, les vêtements abandonnés dans les tiroirs et les penderies, les petits bijoux, les livres, les lunettes et, plus embêtant, les papiers d'identité, les cartes de crédit et les documents de travail. Enfin, les oreillers apportés de la maison.

Parmi les découvertes les plus inusitées figurent très souvent... les dentiers (on se demande sincèrement comment leurs propriétaires ont pu repartir sans leurs dents!) et les jouets sexuels (aussi cités par 15% des 120 établissements sondés par Choice Hotela l'an dernier). Le USA Today a rapporté l'an dernier le cas d'une touriste qui a oublié - mais heureusement retrouvé - des bijoux valant plus de 20 000$ dans sa chambre d'un hôtel de Rome.

Les établissements pourraient joindre tous les clients distraits, puisqu'ils enregistrent le nom et les coordonnées de chacun de leurs locataires. «Pour des raisons de confidentialité, on ne peut appeler chaque client pour lui signaler un oubli, mais c'est fait s'il s'agit d'un objet de grande valeur ou d'un papier important, comme un passeport», explique Mme Chayer.

Pour le reste, étrangement, les voyageurs sont assez peu nombreux à réclamer leurs possessions: à peine 30% le feraient, selon Mme Chayer.

Les objets leur sont alors retournés à leurs frais. Les biens non réclamés sont généralement conservés trois mois à l'hôtel, puis offerts à la personne qui en a fait la découverte, aux autres employés de l'établissement ou, enfin, à des organismes de charité.