Les restaurateurs québécois lancent une campagne contre la hausse rétroactive de la taxe sur les boissons alcooliques annoncée dans le budget du gouvernement Marois.

L'Association des restaurateurs du Québec (ARQ) digère mal la nouvelle taxe sur l'alcool, annoncée l'automne dernier dans le budget du ministre des Finances, Nicolas Marceau. Elle fait donc connaître son mécontentement par l'entremise de la campagne «La goutte de trop». Les titulaires de permis d'alcool sont invités à envoyer au bureau de la première ministre des cartes postales dénonçant cette mesure.

Québec a haussé la taxe spécifique sur l'alcool, une mesure qui s'applique aux vins vendus à la Société des alcools du Québec et aux bouteilles vendues dans les restaurants. Ce qui irrite davantage les restaurateurs, c'est qu'elle s'applique aussi aux bouteilles qui se trouvaient déjà dans leurs celliers.

« C'est une mesure qui est mauvaise, déraisonnable, injuste, insiste le porte-parole de l'ARQ, François Meunier. Personne n'accepterait d'être taxé rétroactivement sur quelque produit que ce soit. »

François Meunier convient que les sommes demandées ne sont, pour la plupart des restaurateurs, pas très élevées. Il estime que pour une cave contenant 1000 bouteilles, la somme réclamée s'élève à 375$. Il craint cependant que le gouvernement use encore de cette méthode pour taxer de nouveau les bouteilles des restaurateurs.

Les titulaires de permis d'alcool ont jusqu'au 21 novembre pour payer leur facture. L'ARQ souhaite toutefois que leurs moyens de pression incitent le gouvernement à revenir sur sa position, ajoute M. Meunier.

Dans le même but, le député libéral André Drolet a déposé une pétition à l'Assemblée nationale le 4 mars dénonçant cette hausse de la taxe sur l'alcool.

Or, le bureau du ministre des Finances, Nicolas Marceau, n'a pas l'intention de changer d'avis. On indique que la taxe est là pour rester.

« Le gouvernement n'a effectivement pas l'intention d'annuler la hausse de la taxe, qui je le répète est assumée par les consommateurs, et non par les commerçants », explique par courriel la porte-parole du ministre, Mélanie Malenfant.

Elle ajoute que le gouvernement a déjà accommodé les restaurateurs « notamment, en allongeant le délai pour le versement de la taxe jusqu'en décembre 2013, soit plus d'un an après l'annonce de la hausse ».