David Lemieux a marché vers le ring au son d'une chanson de Noël, hier soir au Centre Bell juste avant le retour de Jean Pascal. La chanson qu'il avait choisie, «L'enfant au tambour», détonait un peu pour un boxeur. Le cogneur de Montréal a expliqué son choix après sa victoire expéditive contre le Russe Alberto Ayrapetyan (20-4, 9 K.-O.). «C'était dans l'Esprit de Noël. Et j'espérais m'offrir un cadeau ce soir», a lâché Lemieux.

Son cadeau, Lemieux (28-2, 27 K.-O.) l'a eu sous la forme d'une victoire impressionnante acquise devant quelque 6000 spectateurs. On a répété cette semaine qu'Ayrapetyan serait difficile à envoyer au tapis. Après tout, il n'a été arrêté avant la limite qu'une fois en carrière, contre l'excellentissime Sergio Martinez.

Lemieux a été fidèle à sa réputation et n'a pas respecté la logique statistique.  Au premier coup de poing de David, j'ai vu dans les yeux de son adversaire qu'il ne s'attendait pas à une telle puissance», a analysé le promoteur Yvon Michel.

Lemieux a envoyé le Russe deux fois au tapis au premier round, sur autant de crochets au corps. Puis au deuxième, il a logé une droite au menton d'Ayrapetyan. Ce dernier est tombé comme au ralenti et tout son visage disait qu'il ne se relèverait pas. Lemieux a signé une victoire par K.-O. technique à 1 :26 de la seconde reprise. Il s'agit de sa 27e victoire par K.-O. en... 28 victoires!

«Ça ne me dérange pas de finir mes combats de bonne heure. Tant que je sens que je progresse et ce soir j'ai réussi à appliquer ce que j'avais pratiqué au gym, a dit Lemieux. C'était un bon adversaire. J'aurais cru qu'il aurait flanché sur d'autres coups!»

Lemieux connaît déjà son prochain adversaire. Il rencontrera Jose Miguel Torres (26-5, 23 K.-O.) le 8 février au Centre Bell. Une victoire lors de ce combat diffusé par ESPN permettrait à Lemieux de monter dans les classements IBF, WBC, WBA.

Yvon Michel veut tout faire pour que le boxeur de seulement 23 ans se retrouve en championnat du monde en 2014. S'il continue ainsi, pourquoi pas?

«L'année 2013 va être importante pour moi. Je m'attends à beaucoup de succès. J'ai très hâte!» a lancé Lemieux.

Alvarez apprend dans la victoire

Jean Pascal nous avouait cette semaine à quel point le Montréalais Eleider Alvarez (11-0, 7 K.-O.) lui donnait du fil à retordre lors des rounds d'entraînement. Alvarez est un des plus beaux espoirs de la boxe québécoise et même l'orgueilleux Pascal le reconnaît. «Je ne suis même pas gêné de le dire», a confié l'ancien champion du monde.

Le Colombien d'origine a donné la mesure de son talent hier soir contre le Britannique Danny McIntosh (13-4, 7 K.-O.). Cet ancien champion d'Europe des mi-lourds (175 livres) possède une bonne boxe et venait à Montréal pour relancer sa carrière après deux défaites de suite.

Mais Alvarez a été trop fort : trop rapide, trop intelligent et décisif en contre-attaque. Le physique et «fendant» McIntosh a tenté d'amener Alvarez dans une bagarre de ruelle. Le Montréalais a sagement refusé l'invitation et a respecté son plan de match. Résultat? Une victoire par K.-O. à 2 :02 du 8e round. Le crochet de droite n'a pas fait mouche, il a fait «boum!» et l'Anglais ne s'est pas relevé.

Bizier retrousse ses manches

Puis Kevin Bizier (19-0, 13 K.-O.), de Québec, a travaillé dur pour arracher une belle victoire par décision unanime contre l'Américain Doel Carrasquillo (16-23-1, 14 K.-O.). Voir Bizier boxer est frustrant, parce qu'à chaque fois on se dit qu'on aimerait le voir plus souvent en action. Mais le boxeur de 28 ans n'est pas encore dans les priorités du Groupe Yvon Michel. Ça ne saurait tarder.

Bizier doit maintenant affronter John O'Donnell (27-2, 11 K.-O.) le 8 février au Centre Bell dans un combat diffusé sur les ondes d'ESPN2. Le Britannique a récemment servi de partenaire d'entraînement à Antonin Décarie. Il s'est aussi battu à Montréal le 12 octobre dernier, en sous-carte d'un combat d'Adonis Stevenson.