Dans l'ombre des cinq derniers entraîneurs qu'a connus l'Impact depuis la saison 2010, Mauro Biello sera finalement sous les projecteurs lors des 11 derniers matchs de la saison. Pour commencer cette période cruciale, l'entraîneur de 43 ans devra relancer un groupe dont la confiance et les résultats se sont effrités au cours de l'été.

«C'est une bonne combinaison de renouveau et de continuité en même temps. Le sentiment qu'on a eu, au cours de la saison, est qu'on était sur le point de consolider notre position dans la course aux séries. Mais ce n'est pas arrivé, a regretté Richard Legendre. Ce n'est pas une décision de fin de saison, c'est une décision pour que le dernier tiers soit à la hauteur de nos attentes. Avec un gars comme Mauro, il y a de la constance, mais aussi du renouveau qui peut servir de déclencheur.»

Avec Biello, le club, qui aurait été mal avisé de choisir une solution externe à cette période, dispose d'un technicien qui connaît le groupe par coeur. Il ne faut pas s'attendre à une révolution dans les principes de jeu et le schéma tactique, mais il pourra immédiatement influer sur la communication et l'esprit du groupe. Il reste aussi à voir s'il pourra revoir quelques hiérarchies sur le terrain.

«Il est clair dans ses idées et par rapport aux attentes envers les joueurs ou le collectif, a expliqué Adam Braz, qui a longtemps côtoyé Biello dans le vestiaire. Il a de l'expérience comme assistant et il a vu certaines choses qui marchent et certaines choses qui ne marchent pas. Le plus important est qu'il connaît les joueurs, le caractère de chacun et qu'il sait à quoi s'attendre d'eux.»

Biello rencontrera les médias aujourd'hui, à 11h, et mènera son premier entraînement demain. S'il a déjà dirigé une poignée de matchs en MLS et en Ligue des champions, au gré des suspensions des ex-entraîneurs-chefs, il vivra ensuite son véritable baptême du feu, samedi, contre le Fire de Chicago. Son seul - et important - mandat est de faire en sorte que l'Impact retrouve le chemin de la victoire et participe aux séries pour la deuxième fois de son histoire. Ce n'est qu'à la fin de la campagne que le cas de l'entraîneur - confirmation de Biello ou embauche d'un nouvel entraîneur plus expérimenté - sera étudié.

«Ce n'est jamais joyeux de voir quelqu'un perdre son poste et Mauro est sensible à ça. Par rapport au futur, il est au courant que c'est l'instant présent qui compte, a souligné Braz. Lui, tout comme le reste du staff, ne doit pas penser à ce qui va se passer après la saison. Il doit se concentrer sur la préparation des 11 derniers matchs en faisant les choses à sa manière. Après, le club analysera la situation pour prendre une décision par rapport à l'entraîneur.»

Épaulé par Concina

En attendant la possible arrivée d'un nouvel assistant, Biello comptera uniquement sur Enzo Concina au cours des prochains jours. L'Impact n'a d'ailleurs jamais songé à promouvoir ce dernier au titre d'entraîneur-chef par intérim malgré son expérience d'adjoint en Serie A.

«C'est une décision évidente que si ton entraîneur-chef est relevé de ses fonctions et que son premier adjoint ne part pas, c'est lui qui prend sa place sur une base intérimaire. Enzo apporte son expérience et il s'appuiera là-dessus, ainsi que sur ses connaissances et son habileté à gérer les joueurs qui ont joué en Europe, pour épauler Mauro», a énuméré Braz.

Mauro Biello en cinq dates

1993

Biello se joint à l'Impact dès la première saison dans l'American Professional Soccer League (APSL). Il dispute son premier match, le 14 juillet, contre le Blizzard de Toronto.

1997

Avec 8 buts et 10 passes décisives, Biello remporte le trophée Giuseppe Saputo remis au joueur par excellence chez l'Impact. Il le remportera de nouveau en 1998, 2001 et 2005.

2008

Biello et l'Impact remportent la première édition du championnat canadien. Il effectue quatre apparitions au cours du parcours en Ligue des champions qui se conclut, l'année suivante, par le naufrage de Santos Laguna.

2009

Le numéro 20 arrête sa carrière avec un CV bien rempli : 389 matchs disputés, 77 buts et 67 passes décisives. Il occupe notamment le premier rang du club au chapitre des matchs et des minutes joués, des buts, des buts vainqueurs et des passes décisives. Dans sa carrière, Biello s'est également tourné vers le soccer intérieur, que ce soit à Montréal, Buffalo ou Toronto.

2010

Nommé l'automne précédent, Biello démarre officiellement une nouvelle carrière en découvrant le rôle d'entraîneur adjoint. Il ne quittera pas cette position jusqu'au congédiement de Frank Klopas, dans la nuit de samedi à dimanche. Il a collaboré avec cinq entraîneurs différents : Marc Dos Santos, Nick de Santis, Jesse Marsch, Marco Schällibaum et Klopas.

Pourquoi De Santis a-t-il appelé Klopas?

Puisque c'est lui qui a procédé à l'embauche, en décembre 2013, Nick De Santis a décidé d'annoncer la nouvelle du congédiement à Frank Klopas, tard samedi soir. En conférence de presse, Richard Legendre a clarifié la situation de celui qui occupe le poste de vice-président aux relations internationales et au développement technique.

«C'est lui qui l'a appelé en premier, car c'était essentiellement une décision sur le plan humain. C'était plus naturel, et Adam [Braz] lui a parlé tout de suite après. [...] Si vous vous demandez si De Santis a un rôle important à jouer dans le club, la réponse est oui, et c'est tant mieux. Cette année, le développement international, ça veut dire [Nacho] Piatti, [Andres] Romero, [Johan] Venegas et [Didier] Drogba. Je serais bien mal venu de dire qu'il n'a pas un rôle au niveau de la vision des choses et du développement de l'équipe.»