Quelques jours avant le début de la saison, Marco Schällibaum avait refusé de spéculer sur son objectif de points pour les deux premiers matchs de la saison. A-t-il même envisagé de réaliser un parcours sans faute dans deux stades réputés difficiles? C'est pourtant ce que l'Impact a accompli après son succès de 2 à 1 sur le terrain des Timbers de Portland, samedi.

Avant de se faire très peur en encaissant son premier but de l'année, à la 80e minute, le onze montréalais a globalement suivi son plan. On le sait, la nouvelle identité des Timbers est basée sur une forte possession et un pressing agressif. Celle de l'Impact, à l'étranger, est de rester bien regroupé défensivement et de miser sur la moindre demi-occasion. À cet égard, le match face aux Timbers, tout en contraste, a eu des airs de déjà-vu. Alors, pourquoi changer une méthode déjà fructueuse à Seattle? L'Impact n'a eu le ballon que 37% du temps et a effectué 221 passes de moins que son adversaire. Mais l'important est ailleurs. Par exemple, les Montréalais ont cadré le même nombre de tentatives (six) que les Timbers.

«On savait qu'ils allaient pousser au maximum en début et en fin de match, a expliqué Hassoun Camara par téléphone. On a su contenir les temps forts et les temps faibles, ce qui est une preuve de maturité. Dans le jeu, on arrive à pratiquer le contre meurtrier.»

«Nous avons été très solides défensivement avec l'aide du milieu de terrain, a ajouté Schällibaum. Le match a été serré et difficile, mais nous avons bien réagi.»

Lors de sa première rencontre, l'Impact avait trouvé la faille grâce à une contre-attaque. Cette fois, c'est un coup franc, l'une des faiblesses du club l'an dernier, qui a conduit à l'ouverture du score de Camara. En 2011, le Français avait déjà réussi un ciseau contre les Silverbacks d'Atlanta, dans la NASL. Il peut désormais ajouter le terme retourné acrobatique sur son CV après avoir trompé Donovan Ricketts, à la demi-heure de jeu.

Romero et Perkins s'illustrent

Andres Romero a fait ses débuts officiels avec l'Impact à la 59e minute. Après un premier appel dans la profondeur ignoré, le rapide Argentin a touché son premier ballon moins de 45 secondes après avoir remplacé Andrea Pisanu.

Tandis que son vis-à-vis, Michael Harrington, était dans le camp de l'Impact, il a adressé un centre parfait pour Felipe, libre de tout marquage. L'époque où le manque de solutions sur le couloir droit était criant semble révolue chez l'Impact. Avec Pisanu et Romero, l'équipe compte maintenant sur deux belles options.

La lutte est aussi belle au poste de gardien de but, mais Troy Perkins a encore montré pourquoi il avait une longueur d'avance sur Evan Bush. Impeccable dans ses sorties aériennes, il a également effectué quelques sauvetages importants tout au long de la rencontre. «C'est un gardien qui nous rassure beaucoup derrière. Il est présent dans tous les moments décisifs et il nous parle beaucoup. Pour moi, c'est l'un des meilleurs dans la MLS», a jugé Camara.

Pour son excellent travail défensif sur Diego Valeri, Patrice Bernier a également reçu des louanges de la part de son entraîneur. C'est aussi lui qui a lancé Romero sur le deuxième but.

Comme en 2012...

Avec deux victoires en autant de matchs à l'extérieur, l'Impact a déjà égalé son nombre de succès de 2012. Ce n'est guère un secret que les meilleures équipes sont celles qui réussissent le mieux sur les terrains adverses. L'an dernier, par exemple, quatre des cinq clubs qui ont le mieux voyagé, dans l'Association de l'Est, ont participé aux séries éliminatoires. En moyenne, les équipes qui ont atteint ces séries ont amassé 20,4 points lors des 17 matchs à l'extérieur.

La route pour l'Impact est donc encore longue, mais la recette est bien appliquée en ce début d'année. Il reste à voir quel sera son visage au cours des matchs disputés devant son propre public. Nul doute qu'il sera un peu plus ambitieux. «Il va falloir varier le jeu, mais on sait le faire. C'est même notre qualité première», a assuré Camara en faisant référence aux 10 victoires obtenues à domicile en 2012.

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