Les joueurs blessés qui reprennent l'entraînement sont généralement impatients de franchir les étapes et de revenir au jeu. Michaël Bournival n'est sans doute pas différent, mais n'allez pas lui parler d'échéancier pour un retour au jeu.

C'est que, pour un jeune homme qui a été trop longtemps privé de ce qu'il aime le plus faire dans la vie, un simple entraînement avec ses coéquipiers était déjà beaucoup.

Hier, l'attaquant québécois a participé à un premier entraînement cette saison avec ses coéquipiers du Canadien. Des symptômes d'une commotion cérébrale subie l'hiver dernier l'ont tenu à l'écart de l'action depuis le début de la saison.

Alors, à quand un retour au jeu? «Je ne le sais pas. Je suis juste content d'être sur la glace avec les gars plutôt que patiner seul. Je veux y aller une étape à la fois et ne rien brusquer», a répondu Bournival, après la séance d'hier.

«Je veux juste m'amuser en jouant au hockey. Les derniers mois m'ont rappelé que, quoi qu'il arrive, tu dois avoir du fun là-dedans et continuer à persévérer.»

Dur pour le moral

Bournival avait vu sa saison 2014-2015 prendre fin le 13 mars, après qu'il eut joué quelques matchs malgré des symptômes de commotion. Il était alors dans la Ligue américaine. C'était la deuxième commotion diagnostiquée de sa carrière.

Il avait reçu le feu vert complet en juin, selon son agent, Christian Daigle, et n'a pas ressenti de symptômes de l'été. Mais une dizaine de jours avant le début du camp, Bournival avait recommencé à se sentir mal.

«Je me suis levé un matin, je ne me sentais pas bien, et c'est resté les autres jours, a raconté l'ailier gauche. Je ne me sentais pas moi-même. J'étais étourdi à l'effort physique. Je n'avais pas de maux de tête, j'avais surtout des étourdissements. Je savais que j'avais subi une petite rechute. C'était décevant, mais je devais penser à ma santé.»

Quand des symptômes d'une commotion subie six mois plus tôt refont surface, un athlète pourrait penser à tout abandonner qu'on ne le blâmerait pas. Mais Bournival assure n'avoir jamais pensé à la retraite

«C'est sûr que c'était décourageant par moments, admet-il. Mais je ne voulais pas penser à la fin de carrière. Avec les traitements que je faisais, si je mettais les bouchées doubles, je savais que je pouvais m'en sortir. Et à un certain point, ça a fini par débloquer et ç'a bien été. Je me lève le matin, je me sens bien. Je suis vraiment content.»

La suite

Après avoir connu une saison recrue prometteuse en 2013-2014, Bournival a quelque peu reculé dans l'organigramme du CH la saison dernière. Trois fois, il a été rétrogradé dans la Ligue américaine. Dans l'intervalle, des joueurs comme Sven Andrighetto, Christian Thomas et Daniel Carr ont pris du galon.

«C'était une grosse déception, c'était frustrant. Je voulais venir au camp pour refaire ma place, avoue-t-il. Mais je devais penser à ma santé en premier, quitte à faire un pas vers l'arrière et revenir en force à 100%.»

Ce pas en arrière étant fait, il lui reste à espérer qu'il n'a pas perdu sa vitesse d'antan, qui faisait de lui un joueur efficace en échec avant.

Pour l'heure, un séjour dans la Ligue américaine aux fins de remise en forme sera probablement la première étape. Par la suite, si le CH n'a pas de place à lui faire dans la formation des 23 joueurs, il devra le soumettre au ballottage avant de pouvoir le céder à temps plein dans la Ligue américaine.