Max Pacioretty n'a pas commencé son règne de capitaine avec un grand discours dans le vestiaire. Il n'a pas choisi de monter sur une table pour citer Churchill les mains dans les airs. Pour ce premier match avec un C, mercredi soir à Toronto, Max Pacioretty s'est plutôt contenté de faire ce qu'il a toujours fait: marquer.

Aux yeux de ses col lègues, Pacioretty reste le même. Avec ou sans C.

«Que tu aies ou pas une lettre sur ton chandail, tu dois faire ton travail, a fait remarquer P.K. Subban après le match. La lettre, ça ne change rien. S'il n'était pas capitaine, on s'attendrait quand même à ce qu'il offre des performances comme ça. C'est ce dont on a besoin chaque soir, et il le sait.»

Non, ce n'est pas une lettre, aussi glorieuse et importante soit-elle, qui va changer Pacioretty, et pour les membres du Canadien, c'est parfait comme ça.

Une fois la victoire confirmée mercredi soir au Centre Air Canada, le numéro 67 s'est présenté dans le vestiaire des visiteurs avec un gros sac de glace accroché au genou gauche, autre preuve qu'il est le même, celui qui n'hésite pas à jouer malgré la douleur. Ce n'était pas cette blessure au genou, subie cet été, qui allait l'empêcher de disputer le premier match de son équipe cette saison.

«C'est sûr que c'était différent quand je suis arrivé sur la glace avec le C sur mon chandail, a-t-il tenu à préciser. Mais plus ça allait et plus je me suis détendu et suis revenu à mon style de jeu. Il n'y a rien qui change.»

Mais un capitaine a des responsabilités que les joueurs «ordinaires» n'ont pas. Savoir jouer la carte de la diplomatie avec les arbitres, par exemple.

«J'essaie quand même de me comporter comme avant, a ajouté l'attaquant. S'il se passe quelque chose et que je dois intervenir sur la glace, je sais que je devrai le faire. Ce n'est pas arrivé [mercredi soir], par contre. Je ne vais pas modifier ma personnalité. Je suis un peu plus réservé que certains autres joueurs, et c'est correct comme ça. Nous avons plusieurs gars ici qui parlent beaucoup et qui peuvent dire quelque chose quand il le faut.

«J'ai commencé l'an passé à apprendre à parler aux arbitres, à tenter d'être à l'aise, de les connaître un peu. Il faut leur parler, pas seulement japper en leur direction à la suite d'une décision. On apprend à choisir ses combats. Il faut savoir discuter avec eux, j'estime que ça change les choses au bout du compte.»

Mais dans tout cela, la véritable bonne nouvelle pour les joueurs du Canadien, c'est que leur capitaine ne semble plus avoir de séquelles de cette blessure au genou. Avec un début de saison composé de quatre matchs consécutifs à l'étranger (dont le deuxième de la saison, demain soir à Boston, contre les Bruins), un capitaine en santé est la meilleure nouvelle qui soit dans le camp montréalais.

«Je n'avais pas peur au moment de sauter sur la glace [mercredi soir], a tenu à dire Pacioretty. J'ai eu le feu vert des médecins et je n'étais pas nerveux par rapport à mon genou.»

Modeste, Pacioretty ne le dira pas, mais pour un premier match avec un C, une soirée de deux buts, c'est ce qu'il convient d'appeler un très bon départ.

Non?

«Je sais qu'il me reste encore du chemin à faire, a-t-il répondu. Je n'ai pas disputé un match parfait contre les Maple Leafs. Je dirais qu'il me reste des choses à améliorer.»