S'il faut se fier à l'entraînement d'hier à Brossard, Jarred Tinordi est, pour le moment, du moins, le neuvième défenseur du Canadien. Mais le principal intéressé ne s'en fait pas outre mesure.

Malgré un début de camp d'entraînement bien tranquille, Tinordi, dont le jeu mardi soir a été qualifié de «correct» par l'entraîneur Michel Therrien, insiste pour dire qu'il n'a pas perdu espoir. Même si, pour l'heure, Greg Pateryn et Mark Barberio semblent l'avoir dépassé dans la hiérarchie des défenseurs montréalais.

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«Je crois avoir bien joué [mardi soir], a-t-il commencé par dire hier à Brossard. C'était mon premier match depuis longtemps, et je crois avoir bien fait dans plusieurs aspects du jeu. Il y a toujours des choses à améliorer, mais mon but ici est de continuer à progresser à chaque match et de me préparer pour la saison régulière.»

Mais où jouera Jarred Tinordi, justement, lorsque la saison va s'amorcer? La question se pose. S'il n'est pas à Toronto avec le reste du club le 7 octobre, il pourrait être quelque part dans la Ligue américaine. Le Canadien, rappelons-le, doit soumettre son nom au ballottage avant de pouvoir l'assigner à son club-école de Saint John's.

C'est pourquoi les prochains jours et les prochains matchs préparatoires sont importants pour lui.

«Mais il s'agit d'une belle occasion pour moi, a-t-il ajouté. Au bout du compte, c'est à moi de jouer à ma manière, sans me soucier de ce que les gens peuvent dire à mon sujet. Mon but, c'est de m'organiser pour que les dirigeants de l'équipe aient une décision difficile à prendre. C'est ce que je tente de faire. Je ne ressens pas plus de pression que lors des années précédentes.»

Il y a aussi que Jarred Tinordi tente de se remettre d'une saison 2014-2015 plutôt difficile. Blessé, il n'a disputé que 13 rencontres au sein du Canadien, la saison dernière.

Il y a tout d'abord eu ce K.-O. subi à Hamilton, en janvier, puis une blessure au poignet, aussi subie lors d'un match avec les Bulldogs à Hamilton. La Presse avait d'ailleurs révélé que Tinordi avait tenté de jouer malgré cette blessure, une fracture, lors de son rappel avec le Canadien en février. Une décision qui l'a plus tard contraint à un repos forcé pour le reste de la saison.

«Je n'ai pas de regrets... Au départ, on pensait que ce n'était qu'une entorse, alors je jouais avec du ruban athlétique au poignet, et ça allait. Le repos n'était pas une option à ce moment-là, parce qu'on ne connaissait pas la nature exacte de la blessure. J'ai choisi, avec l'accord de l'équipe, de continuer à jouer malgré ça. Mais ça ne s'améliorait pas, et des examens approfondis ont ensuite montré une fracture.

«Ç'a été difficile. Pour la première fois de ma carrière, j'ai dû composer avec des blessures qui ont ralenti ma progression. Mais bien des joueurs ont dû vivre ce genre de choses, je ne suis pas le seul. Je suis revenu au jeu après la première blessure, je jouais bien, puis malheureusement, il y a eu la deuxième blessure.»

Tinordi sur la touche, d'autres ont su en profiter. En l'absence du gros défenseur, Nathan Beaulieu a pris du galon, tout comme Greg Pateryn. En plus, le Canadien a ajouté un autre jeune défenseur à l'été, le Québécois Mark Barberio.

Ça commence à faire pas mal de congestion à la ligne bleue montréalaise. Mais Jarred Tinordi reste optimiste.

«S'il y a un côté positif aux blessures, c'est que j'ai eu le temps de prendre un peu de recul et de réévaluer mon jeu. Je sais ce que j'ai à faire.»