De toute évidence, le plus récent lock-out de la Ligue nationale de hockey n'a pas nui aux guichets. Au contraire, pour plusieurs équipes, ce conflit de travail a été une très bonne chose!

Alors que le calendrier de la LNH arrive à la mi-saison, le constat est limpide: dans la ligue, les fans n'ont pas boudé leurs équipes favorites.

Selon des données du réseau ESPN analysées par La Presse, seulement trois équipes accusent un déficit notable au chapitre de la moyenne des assistances par rapport à la saison dernière, soit les Blues de St. Louis, les Rangers de New York et les Blue Jackets de Columbus, dont la moyenne pour cette saison est de quelque 1000 spectateurs de moins par rapport à 2011-2012.

À l'inverse, trois formations attirent en moyenne plus de 2000 fans par rapport à la saison passée: les Hurricanes de la Caroline, les Devils du New Jersey et les Stars de Dallas. Les autres ont une moyenne comparable à 2011-2012, comme les Blackhawks de Chicago, le Canadien ou les Red Wings de Detroit, qui attirent tous plus de 20 000 fans par match cette saison.

Ceux qui prédisaient des gradins déserts de Los Angeles à Toronto au retour du lock-out devront manifestement revoir leurs prédictions.

«C'est un peu comme au retour du lock-out de 1994-1995», note Jon Greenberg, éditeur du Team Marketing Report, une publication qui se spécialise dans l'analyse des marchés sportifs en Amérique. «Les clubs de la LNH avaient fait grimper les prix également au retour de ce lock-out-là, et ils s'étaient très bien tirés d'affaire.»

Selon des données compilées par le Team Marketing Report le mois dernier, le prix moyen d'un billet dans la LNH est passé à 61,01$ US cette saison, pour une hausse de 5,7%. À Montréal, ce prix moyen est passé à 78,56$ cette saison, une hausse de 2,9%, toujours selon le TMR.

«Les conséquences auraient été bien pires si la ligue avait annulé la saison en entier, poursuit Jon Greenberg. On dirait que les fans ont eu le temps de s'ennuyer du hockey. Aux États-Unis, c'est le football qui prend toute la place à l'automne. Même s'il n'y a qu'un match par semaine, on en parle pendant toute la semaine. Dans plusieurs marchés, la saison de hockey ne commence pas avant janvier de toute façon. Alors avec ce calendrier-là, les fans ont eu l'impression d'être parachutés en plein milieu de saison. Pour plusieurs fans américains, c'est plus facile de se concentrer sur le hockey à partir de janvier.»

Lui-même un habitant de Chicago, Jon Greenberg a remarqué que les histoires de lock-out n'ont pas du tout fait mal à la popularité des Blackhawks, qui viennent encore en tête du palmarès des assistances, avec 21 554 fans à chaque match cette saison.

«Personne ou presque ne parlait du lock-out par ici à l'automne, explique-t-il. Il n'y avait rien dans les journaux ou à la télé, comme si ce n'était pas vraiment arrivé. Quand les Blackhawks ont recommencé à jouer en janvier, les Bears (NFL) ne jouaient plus, et les cotes d'écoute à la télé locale ont explosé.»

Même les Coyotes de Phoenix, pourtant plombés par des rumeurs de déménagement et par les problèmes liés à la vente de l'équipe, ont enregistré une légère hausse au chapitre des ventes de billets cette saison, avec 763 fans de plus en moyenne que la saison dernière.

«Les fans de hockey n'ont pas envie de rester à la maison et d'être amers à cause du lock-out, conclut Jon Greenberg. Je crois qu'ils avaient avant tout hâte de retrouver leur sport.»