La grande migration des joueurs de la LNH vers l'Europe est sur le point de changer de direction.

Certains des près de 200 joueurs qui ont passé le lock-out en Europe avaient déjà commencé à rentrer au bercail au cours des derniers jours. Les aéroports seront maintenant inondés de joueurs puisque la LNH et l'Association des joueurs en sont arrivés à une entente de principe, tôt dimanche matin.

Ils auront l'avantage d'avoir disputé des rencontres au cours des trois derniers mois alors que ceux qui ont préféré rester à la maison devront faire du rattrapage lors d'un bref camp d'entraînement avant une saison écourtée qui débutera plus tard en janvier.

«J'ai travaillé fort sur la patinoire et dans le gymnase et j'ai hâte de retourner sur la glace (pour jouer des matchs)», a dit l'attaquant des Canucks de Vancouver Alex Burrows, qui est resté chez lui pendant le lock-out. «Nous nous sommes rendus loin dans les séries lors des dernières années, c'était donc bien d'avoir un peu plus de temps pour se reposer et travailler en gymnase.

«Vous devez transformer le négatif en positif.»

La Ligue continentale de hockey (KHL) a été une des destinations favorites des hockeyeurs pendant le lock-out, particulièrement auprès des joueurs russes tel Evgeni Malkin, Alexander Ovechkin et Ilya Kovalchuk.

Patrice Bergeron et Tyler Seguin, deux coéquipiers chez les Bruins de Boston, ainsi que Jason Spezza avaient opté pour la Suisse, mais étaient rentrés au Canada après le tournoi de la Coupe Spengler pendant le temps des Fêtes.

Les Bruins et les Flyers de Philadelphie sont les deux équipes qui ont vu le plus de leurs joueurs s'envoler vers l'Europe pendant le lock-out avec 11 joueurs chacun. Les Sénateurs d'Ottawa et les Islanders de New York ont suivi avec 10 et le Canadien de Montréal avec huit.

En général, les joueurs avaient signé des contrats leur permettant de retourner dans la LNH à la fin du lock-out. La majorité ont joué pour de faibles salaires. Tomas Plekanec, qui reçoit un salaire annuel de cinq millions $ avec le Canadien, aurait apparemment reçu un salaire de cinq sous pendant son séjour en République tchèque.

On s'attend cependant à ce que certains joueurs restent en Europe, dont Alexander Radulov et Andrei Kostitsyn, qui n'ont pas signé de nouvelles ententes avec les Predators de Nashville après avoir été suspendus pour ne pas avoir respecté le couvre-feu de l'équipe pendant les séries éliminatoires. Les deux évoluent présentement dans la KHL. Le frère cadet de Kostitsyn, Sergei, est toutefois sous contrat avec les Predators.

Burrows a dit que les joueurs avaient différentes raisons pour quitter vers l'Europe ou rester chez eux.

«Certains ont des familles. Certains ont différents contrats ou sont à d'autres étapes dans leur carrière, a-t-il expliqué. Il y a beaucoup de facteurs.

«Personnellement, nous attendons la naissance de notre deuxième enfant. Ma femme devrait accoucher dans quelques mois. Nous avons donc préféré passer du temps ensemble à la maison et passer le temps des Fêtes avec la famille à Montréal.»

D'autres joueurs avaient prévu attendre l'annulation de la saison avant de se diriger vers l'Europe. Le défenseur des Capitals de Washington Roman Hamrlik, âgé de 38 ans, a donc préféré s'entraîner avec d'autres joueurs de la LNH en Amérique du Nord.

«Ma situation était différente puisque je suis plus âgé et je suis sous contrat avec les Capitals, a-t-il noté. Si je vais jouer pour l'équipe de ma ville natale (en République tchèque) et que je suis blessé quand le conflit prend fin ici, je ne crois pas que ce serait une bonne chose pour moi.

«J'espérais seulement (que le lock-out prenne fin), et j'essaie de garder la forme en patinant avec les gars.»