Robert Wetenhall et Jim Popp n'étaient manifestement pas satisfaits du rendement de leur équipe depuis le début de la saison. Cela dit, c'est peut-être encore plus en raison de la façon dont il a traité certains de ses joueurs que Tom Higgins s'est fait montrer la porte de sortie, vendredi.

Durant son année et demie à la barre des Alouettes, Higgins a critiqué plusieurs de ses joueurs devant les médias, dont Troy Smith, Jonathan Crompton, Michael Sam et John Bowman. La semaine dernière, Higgins a notamment dit que «la date de péremption de Bowman était peut-être arrivée», une formule qu'il avait également utilisée pour expliquer la décision de l'équipe de libérer Brandon Whitaker, en juin dernier.

«Ce n'est pas adéquat de dire ça. Ce n'est pas moi qui l'ai dit et notre organisation n'émet pas ce genre de commentaires. Tous les commentaires désobligeants qui ont été dits à propos de nos joueurs n'auraient jamais dû être dits, et ils ne le seront plus. Notre organisation n'opère pas de cette façon», a dit Popp après l'entraînement des siens, hier.

La façon dont Higgins a traité Bowman, un vétéran de 10 saisons et le meneur de l'histoire du club avec 88 sacs, semble avoir été la goutte qui a fait déborder le vase. Lorsque La Presse a demandé à Higgins s'il n'était pas mal à l'aise de voir Bowman dans l'équipe d'éclaireurs (scout team), mardi dernier, la réponse du pilote a étonné.

«Non, car tous les joueurs doivent occasionnellement faire des sacrifices. Il doit patienter afin de voir s'il obtiendra une autre chance de jouer pour notre équipe», avait lancé Higgins.

«Ça n'a jamais été mon plan ni celui de notre propriétaire que John ne joue plus pour nous. Et personne n'a jamais discuté avec moi de la possibilité qu'il ne joue plus pour nous», a martelé Popp.

«La situation n'a pas été gérée correctement et je le dis très ouvertement. Surtout qu'il s'agissait d'un joueur qui est avec notre organisation depuis longtemps. On a réglé la situation et on va de l'avant. Même s'il ne joue pas cette semaine, John Bowman fait partie de cette équipe et continuera d'en faire partie.»

Lavarias blessé

Popp a précisé que c'était la façon dont Bowman avait été traité - et non pas le fait qu'il ait été laissé de côté - qui avait irrité l'organisation. Il a d'ailleurs dit que la présence de trois bons ailiers défensifs américains dans la formation (Bowman, Gabriel Knapton et Aaron Lavarias) forçait l'équipe à prendre des décisions difficiles.

Mais puisque Lavarias est blessé à un doigt et qu'il ratera probablement le match de jeudi soir à Hamilton, Bowman devrait être de retour dans la formation. L'équipe saura bientôt si Lavarias devra subir une intervention chirurgicale, ce qui allongerait substantiellement son absence.

Malgré la petite tempête causée par son retrait de l'alignement lors des deux derniers matchs de l'équipe, Bowman ne ressentira pas plus de pression que normalement s'il est en uniforme.

«J'ai grandi dans la rue et j'ai parfois dû trouver ma nourriture dans les poubelles. Alors je ne ressens aucune pression à jouer au football.»



L'impact de Calvillo

À son retour sur les lignes de touche, Popp n'a pas tardé à procéder à des changements, le plus important étant la nomination d'Anthony Calvillo comme entraîneur des quarts-arrières, poste qu'occupait auparavant le coordonnateur offensif Turk Schonert.

«Anthony pourra discuter avec Rakeem [Cato] tous les jours et pourra ainsi développer une relation avec lui, ce qu'il ne pouvait faire auparavant. Ce sera un processus, et les choses ne changeront pas du jour au lendemain. Mais je pense que ça aidera immensément Rakeem à progresser rapidement», a estimé Popp.

«Je ne veux pas changer la façon de jouer de Rakeem, qu'il s'agisse de sa technique ou de sa lecture du jeu. Je peux ajuster certaines choses ou faire des suggestions, mais comme quart-arrière, j'ai appris que ce n'était pas bon d'apporter trop de changements. Et honnêtement, on n'aura pas à changer grand-chose, car il fait du bon boulot pour nous», a analysé Calvillo, qui veut surtout aider Cato à devenir plus constant.

«Il est un passeur très précis et il est respecté dans le vestiaire. Ses coéquipiers croient qu'ils peuvent gagner avec lui, et la bataille est à moitié gagnée lorsque c'est le cas», croit Calvillo.

Photo Patrick Sanfaçon, La Presse

Anthony Calvillo donne des conseils au jeune quart-arrière Rakeem Cato.