Le Français François Gabart est attendu en vainqueur du 7e Vendée Globe dans un temps record dimanche matin aux Sables-d'Olonne, après une dernière nuit de tous les dangers pour les premiers concurrents de ce tour du monde en solitaire et sans escale.

Le mauvais temps annoncé a conduit les autorités à interdire la sortie du chenal aux bateaux à partir de 7 h heure française.

Selon les organisateurs, Gabart pourrait franchir la ligne à partir de 9 h. Un autre Français Armel Le Cléac'h, son dauphin, devrait arriver «3 à 6 heures plus tard», ont-ils ajouté, précisant que la marée montante permettra aux bateaux d'entrer dans le chenal à partir de 14 h et jusqu'à 19 h. Lancé plein pot dans un golfe de Gascogne perturbé et très fréquenté, le skipper de Macif entrevoit la consécration de plusieurs années d'efforts et n'était plus qu'à 285,7 milles de l'arrivée samedi à 20 h, maintenant Le Cléac'h (Banque Populaire) à 107,4 milles dans son sillage.

Sauf avarie ou collision, Gabart avait course gagnée et devrait devenir le plus jeune vainqueur de l'épreuve qu'il dispute pour la première fois!

S'il arrive avant 13 h, cet ingénieur blond aux yeux bleus aura bouclé son tour du monde de quelque 24 000 milles (44 450 km) en moins de 78 jours, pulvérisant le record du Vendée Globe établi par Michel Desjoyeaux en 2009: 84 j 03 h 09 min.

D'un point de vue météorologique, la situation était claire jusqu'à l'arrivée, avec un vent de sud/sud-ouest fraîchissant jusqu'à 30 noeuds avant de basculer à l'ouest/nord-ouest (25 noeuds).

À fond jusqu'au bout

Les derniers milles de cette régate planétaire, commencée le 10 novembre, devraient donc se transformer en une course de vitesse pure dans une houle de plus de 4 mètres...

Fidèle à sa réputation, le Gascogne promet d'être musclé jusqu'à l'arrivée, avec notamment une dernière nuit de tous les dangers.

La sagesse conseillerait, si près du but, de faire preuve de prudence. Mais l'expérience montre que les skippers, en dépit de leurs dénégations, poussent les feux jusqu'aux dernières encablures. Et au relevé de 20 h samedi, Gabart marchait à 19 noeuds, à peine moins vite que Le Cléac'h (20,1) avec qui il a parfois navigué presque bord à bord dans le Pacifique Sud...

La ligne d'arrivée sera matérialisée par la bouée Nouch sud et le bateau comité, ont annoncé les organisateurs. Si les conditions météorologiques se dégradent encore, l'arrivée sera jugée depuis la terre.

Quelques embarcations (sécurité, pneumatiques semi-rigides des équipes) seront accréditées pour le chenal et deux vedettes de production audiovisuelle se tiendront à proximité du bateau comité.

Dick ne s'arrête pas aux Açores

«L'interdiction de sortir du chenal pour les autres bateaux a pour but d'éviter de gêner les voiliers de la course», a expliqué le directeur de course Denis Horeau.

Le Français Jean-Pierre Dick, dont le bateau (Virbac-Paprec 3) a perdu sa quille dans la nuit de lundi à mardi et qui navigue avec les ballasts remplis d'eau de mer, a pour sa part indiqué samedi qu'il ne s'arrêterait pas aux Açores et ferait route vers le Portugal.

Dick, à nouveau 3e, décidera «vers le 28 ou le 29» (lundi ou mardi) s'il s'arrête au Portugal ou s'il tente de passer le cap Finisterre (nord-ouest de l'Espagne) pour embouquer le golfe de Gascogne et rentrer aux Sables-d'Olonne.

Les gens ont commencé à affluer samedi dans le village du Vendée Globe, rouvert officiellement vendredi après-midi. Et selon les organisateurs, environ 500 journalistes et techniciens ont demandé une accréditation pour l'arrivée, contre un millier pour le départ.

Douze skippers étaient encore en course samedi soir sur les 20 qui ont pris la mer le 10 novembre.