Les loups finlandais sont en danger en raison de leur appauvrissement génétique, dû d'une part à la diminution de leur population et d'autre part à la baisse de l'apport de canidés en provenance de Russie, selon une étude publiée vendredi.

Selon l'étude, une thèse validée par l'université d'Oulu situé au nord du pays, l'échange génétique entre les populations de loups entre la Russie et la Finlande est en effet aujourd'hui «très modeste».

L'auteur de l'étude, Eeva Jansson, met en cause la chasse intensive de loups en Russie, surtout en Carélie.

En même temps, la consanguinité proche (l'accouplement entre individus de premier ou deuxième degré de parenté) due à la baisse du nombre des loups, a détérioré la base génétique de l'espèce en Finlande, ce qui est susceptible de provoquer malformations osseuses et baisse de fertilité.

Selon Erkki Pulliainen, chercheur et défenseur des loups depuis un cinquantaine d'années, la nouvelle étude révèle une situation «très triste».

«Cela a pris des décennies d'efforts pour arriver a rétablir la population de loups en Finlande, et maintenant les choses sont en train de dérailler complètement», a-t-il déploré à l'AFP.

Les autorités finlandaises estiment de 120 à 135 le nombre de loups dans le pays, la plupart vivant dans des grands forêts de l'est du pays. En 2006 la Finlande en comptait encore 250 individus. Le loup est classé en Finlande comme une espèce menacée d'extinction.

Toutefois, le ministère de l'agriculture délivre des permis de chasse pour des raisons spécifiques, surtout à la demande des éleveurs de rennes. Dans le nord du pays, les loups ont tué en 2011 près de 900 rennes, obligeant au gouvernement de verser 1,3 million d'euros de dédommagements aux éleveurs.