Le nouveau ministre israélien de la Défense Moshé Yaalon a promis dimanche de répondre «immédiatement» à tout tir syrien venant du plateau du Golan, mettant en garde le régime de Damas contre toute «violation de la souveraineté» israélienne.

Israël «répondra immédiatement à toute violation de la souveraineté israélienne et tout tir de la partie syrienne en faisant taire la source des coups de feu», a affirmé M. Yaalon dans un communiqué.

Des soldats israéliens postés dans la partie du Golan occupée par Israël avaient auparavant lancé un missile antichar «Tamuz» sur une position militaire syrienne après avoir essuyé des tirs du territoire syrien pour la deuxième fois en 24 heures, selon un porte-parole militaire israélien.

«En début de journée, des tirs qui venaient de Syrie ont visé des soldats de l'armée israélienne», a indiqué le porte-parole.

«Les soldats ont riposté avec un missile de précision en direction d'un poste syrien d'où venaient ces tirs», a-t-il ajouté, précisant qu'aucun blessé israélien n'était à déplorer.

On ignorait dans l'immédiat si les tirs syriens provenaient des forces du président Bachar al-Assad ou des rebelles présents dans la région.

Moshé Yaalon, un ancien chef d'état-major, a affirmé qu'Israël considérait ces incidents comme «très sérieux».

«Nous ne permettrons pas à l'armée syrienne ou à tout autre organisme de violer la souveraineté israélienne en tirant sur notre territoire», a ajouté le ministre.

Israël est officiellement en état de guerre avec la Syrie. Il occupe depuis 1967 quelque 1.200 km2 du plateau du Golan, qu'il a annexés, une décision que n'a jamais reconnue la communauté internationale, environ 510 km2 restant sous contrôle syrien.

Samedi, des balles tirées de Syrie avaient touché des véhicules militaires israéliens circulant dans la partie sud des hauteurs du Golan occupé, occasionnant de légers dégâts, mais pas de blessés, selon l'armée israélienne.

Depuis le début de la guerre en Syrie il y a deux ans, la situation s'est tendue sur le plateau du Golan, mais les incidents -obus syriens tombant côté israélien et tirs de semonce israéliens- sont restés jusqu'à présent limités.

Les dirigeants israéliens attribuent la chute récurrente de projectiles syriens en territoire sous contrôle israélien à des «erreurs de tirs», en raison de la proximité des combats entre les troupes du régime de Damas et les rebelles.

Les rebelles syriens ont récemment pris le contrôle dans le sud du pays d'une bande de 25 km allant de la Jordanie à la ligne de cessez-le-feu avec Israël sur le plateau du Golan, a affirmé dimanche l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

L'ONU, qui dispose d'une force d'observation sur le Golan (FNUOD), a réduit ses patrouilles sur le plateau depuis la capture de onze observateurs philippins par des rebelles syriens au début du mois.

La FNUOD (Force de l'observation du désengagement sur le Golan), dont les membres sont équipés seulement d'armes de poing défensives, est chargée depuis 1974 de faire respecter le cessez-le-feu entre Israël et la Syrie.

Israël a récemment exprimé la crainte que des «organisations terroristes», qui se battent parmi les insurgés contre le régime de Bachar al-Assad, se renforcent et prennent le contrôle des stocks d'armes chimiques et des systèmes de défense aérienne syriens.

«L'avenir est trouble. Il y a un danger de désintégration du pays, une montée du terrorisme, une implication très forte de l'Iran et du (mouvement chiite libanais) Hezbollah», a averti Amos Gilad, un haut responsable du ministère de la Défense.