Alors que le continent commémore les dizaines de milliers de Tziganes tués durant la Seconde Guerre mondiale, dimanche, le Commissaire aux droits de l'homme du Conseil de l'Europe tente d'attirer l'attention sur les abus et la discrimination dont est toujours victime la minorité roms.

Le Parlement européen a désigné le 2 août la Journée européenne de commémoration du génocide des Roms, en mémoire des quelque 500 000 Roms exterminés par les nazis allemands et leurs alliés.

Dans la seule nuit du 2 au 3 août 1944, près de 2 900 Roms - principalement des femmes, des enfants et des personnes âgées - ont été tués au camp d'Auschwitz-Birkenau, en Pologne.

«La connaissance de l'histoire des Roms en Europe est indispensable pour comprendre la situation actuelle», a fait valoir Nils Muiznieks, le commissaire aux droits de l'homme du Conseil de l'Europe, dans un communiqué. «On ne peut négliger le lourd héritage des pratiques passées de stérilisation forcée, d'enlèvement d'enfants et de profilage ethnique quand on considère les relations que les communautés roms ont aujourd'hui avec la police ou les administrations publiques en général.»

En Hongrie, les commémorations comprenaient entre autre des expositions artistiques et le dépôt de couronnes de fleurs au Mémorial du génocide des Roms dans la capitale, Budapest. La colonne triangulaire de granit noir a été vandalisée à répétition.

Le Commissaire aux droits de l'homme a souligné dans son communiqué que des «gestes significatifs» avaient été faits par certains États en 2015, dont les excuses de la première ministre norvégienne Erna Sollberg aux Roms d'Oslo pour les politiques les concernant durant la Seconde Guerre mondiale.

M. Muiznieks a également mentionné la participation du président français François Hollande à une cérémonie à la mémoire des Roms détenus dans le camp de concentration du Struthof, situé près de Strasbourg, en avril dernier.