Un nouveau-né a été recueilli en avril dans la «boîte à bébés», sorte de tiroir sécurisé et chauffé, d'une association d'Anvers (nord de la Belgique), a appris l'AFP mardi auprès des autorités locales qui défendent ce dispositif controversé, y voyant «un ultime refuge» pour les enfants abandonnés par leurs parents.

«Le bébé est en bonne santé, même si l'état de son cordon ombilical prouve qu'il n'est pas né à la maternité. C'est une petite fille qu'on a nommée provisoirement Louise Marie», a confié à l'AFP Katrin Beyers, de l'association Moeders voor Moeders (Des mères pour les mères).

Dans l'unique «boîte à bébés» de Belgique, Louise Marie est le sixième enfant recueilli, le deuxième en six mois avec Jules, un petit garçon trouvé en décembre 2014.

La «boîte à bébés» garantit l'anonymat du dépositaire. Une alarme se déclenche quelques instants après son utilisation pour prévenir l'association, mais aussi laisser le temps au parent de s'éloigner. Installée à Anvers en 2000, elle a été utilisée pour la première fois en novembre 2007.

«On est conscient que ce n'est pas la meilleure solution, mais plutôt un dernier recours pour les mères désespérées qui accouchent toutes seules. On espère que ça va ouvrir un débat public et que les "boîtes à bébés" vont se multiplier en Belgique», a expliqué à l'AFP Michael Lescroart, porte-parole de l'adjoint au maire d'Anvers chargé des Affaires sociales, Fons Duchateau.

La mère biologique peut revenir sur sa décision pendant six mois. «On veut donner le plus de temps possible à la maman au cas où elle changerait d'avis», a indiqué Katrin Beyers, rappelant qu'à ce jour, un enfant a été récupéré par sa mère quelque temps après avoir été déposé dans la «boîte à bébés».

Ce système controversé existe également dans d'autres pays tels que l'Allemagne et le Japon.

«C'est la création d'une "boîte à bébés" à Hambourg en 2000 qui a poussé la présidente de notre association à imiter ce procédé» raconte Katrin Beyers. «Ce n'est pas le seul moyen mis en place : notre centre d'accueil pour mamans en difficulté ainsi que notre numéro d'urgence fonctionnent très bien. Des mères de toute la Belgique nous téléphonent. Cela montre qu'il faut multiplier ce type d'aide sur l'ensemble du territoire».

Balayant les critiques, M. Lescroart juge que «"la boîte à bébés" offre un ultime refuge pour un bébé qui risque d'être abandonné dans un pays où l'accouchement sous X n'existe pas».