Plusieurs centaines de sympathisants d'organisations de gauche ont manifesté samedi à Londres contre un rassemblement du parti d'extrême droite British National Party (BNP) organisé en réaction au meurtre d'un soldat britannique par des islamistes présumés.

«Écrasons le BNP», ont scandé les manifestants de «Unite against fascism», qui faisaient face à environ 150 militants nationalistes réunis sur une place à côté du parlement de Westminster dans le centre de Londres, encadrés par un cordon policier derrière des barrières.

Dans l'après-midi, la police a annoncé avoir interpellé 20 personnes dans la manifestation «antifasciste».

«Nous ne laissons pas le BNP occuper la rue sans manifester d'opposition, parce que nous voulons montrer que la Grande-Bretagne est unie, nous sommes nombreux, ils sont peu, nous sommes unis contre cette menace fasciste», a expliqué à l'AFP Steve Hart, à la tête du mouvement antiraciste, regroupant notamment des organisations syndicales et anticapitalistes.

«Londres est une ville multiculturelle, nous aimons cela, c'est comme cela que nous voulons vivre», a-t-il ajouté, accusant le BNP de tenter de «récupérer» le meurtre du soldat Lee Rigby, 25 ans, tué à coups de couteau et de hachoir le 22 mai à Woolwich, un quartier du sud-est de Londres.

En face, les militants du BNP brandissaient des drapeaux britanniques et des pancartes proclamant «Prédicateurs de la haine, dehors». «Antiraciste est un nom de code pour anti-Blanc», avait écrit à la main un manifestant sur un panneau.

La tension est montée entre les deux groupes, tenus à distance par la police, quand un membre du BNP a rejoint la manifestation de son parti avec le nez ensanglanté, affirmant avoir été attaqué par des militants adverses.

Adam Walker, l'un des organisateurs du rassemblement du BNP, a fustigé l'attitude du gouvernement britannique, estimant qu'il devrait avoir une «position plus dure» à l'égard de l'islamisme.

Lee Rigby «avait survécu à l'Afghanistan, mais il a été tué ici, à Londres dans la rue», s'est-il indigné. «Si nous nous retirions de toutes ces guerres illégales, comme en Afghanistan ou en Irak dans le passé, nous n'aurions pas la moitié des problèmes que nous rencontrons ici avec l'islam militant», a-t-il aussi affirmé.

Par ailleurs deux hommes arrêtés vendredi dans le cadre de l'enquête sur le meurtre du soldat, soupçonnés de fourniture illégale d'armes, ont été remis samedi en liberté sous caution.

Deux suspects ont été arrêtés sur les lieux du crime et blessés lors de leur interpellation. L'un d'eux, Michael Adebowale, un Britannique d'origine nigériane de 22 ans, a été inculpé mercredi de meurtre. Le deuxième, Michael Adebolajo, également d'origine nigériane et converti à l'islam, est sorti vendredi de l'hôpital et a été emmené dans un commissariat pour y être interrogé.