Une nouvelle polémique opposait jeudi le milliardaire américain Donald Trump et un journaliste handicapé du New York Times, après que le candidat républicain pour la présidentielle de 2016 eut affirmé que des musulmans aux États-Unis avaient célébré en 2001 le 11-Septembre.

La controverse s'est enclenchée mardi lors d'un meeting de campagne de M. Trump en Caroline du Sud, où celui qui est en tête des sondages pour les primaires républicaines a visiblement imité, pour s'en moquer, le handicap d'un reporter, Serge Kovaleski, qui souffre d'après la presse d'arthrogrypose congénitale qui entrave le mouvement de ses articulations, notamment un bras et une main.

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Tout en ridiculisant une personne affectée par ce handicap, selon une vidéo, M. Trump s'en prenait en fait à la qualité de journaliste de M. Kovaleski: ce dernier, travaillant à l'époque pour le Washington Post, avait écrit le 18 septembre 2001 un article selon lequel la police de la ville de Jersey City (New Jersey), face à New York, «détenait et interrogeait un certain nombre de personnes qui auraient célébré les attaques» du 11 septembre 2001.

Donald Trump a assuré il y a quelques jours avoir vu des images datant de 2001 et montrant des musulmans aux États-Unis fêtant les attentats du 11-Septembre. Peu après les attaques, la police et des médias américains avaient démenti que des habitants de Jersey City aient applaudi depuis des toits la destruction du World Trade Center.

Depuis les propos provocateurs du candidat républicain, M. Kovaleski a indiqué, dans un communiqué cité par la BBC, qu'il «ne se souvenait pas de quiconque ayant dit que des milliers, pas même des centaines, de gens avaient célébré» le 11-Septembre.

Ces dénégations du journaliste ont mis en rage M. Trump.

«Maintenant, ce pauvre type, il faut voir ce type dire "Oh, je ne sais pas ce que j'ai dit. Oh, je ne me rappelle pas (...) C'est peut-être ce que j'ai dit", se moque le candidat à la présidentielle, en mimant avec ses bras et sa bouche quelqu'un affecté par un handicap physique. Sous les rires de l'assistance.

Un porte-parole du New York Times, cité par le magazine Politico, a qualifié les actes de M. Trump de «scandaleux».

Dans un communiqué qu'il a tweeté jeudi, le milliardaire assure qu'il n'a «aucune idée de ce à quoi ressemble M. Kovalski [sic]», en écorchant son nom.

«Le New York Times devient une énorme plaisanterie - C'est triste !», a encore taclé M. Trump.