Le président Barack Obama va qualifier mercredi les négociations sur le nucléaire iranien de décision diplomatique américaine la plus marquante depuis la guerre en Irak, pour tenter de gagner du soutien pour l'accord conclu avec Téhéran mi-juillet.

Lors d'un discours devant l'American University à Washington, Obama va estimer que le débat au Congrès sur cet accord conclu à Vienne le 14 juillet était «le plus important» depuis que les parlementaires américains ont appuyé en 2002 la décision de George W. Bush de faire la guerre en Irak, a expliqué un responsable de la Maison-Blanche.

Le président américain a répété à maintes reprises que ce vote constituait une grave erreur qui avait entraîné les États-Unis dans une guerre sanglante et inutile de huit ans.

«Il va souligner que les mêmes personnes qui ont soutenu la guerre en Irak s'opposent à (une solution) diplomatique avec l'Iran, et que ce serait une erreur historique de manquer cette opportunité», a expliqué le responsable.

Utiliser ainsi l'impopulaire guerre en Irak à titre de comparaison pour établir l'exemple à suivre n'est pas sans rappeler les efforts du président John F. Kennedy pour réfréner les essais nucléaires.

Quelques mois avant son assassinat, Kennedy avait prononcé un discours dans la même enceinte universitaire pour prôner la paix avec l'Union soviétique face aux craintes d'un conflit nucléaire.

M. Obama a affirmé que l'alternative à un accord négocié sur le programme nucléaire de Téhéran était une action militaire, ce que ses critiques dénoncent avec vigueur comme étant une fausse dichotomie.

Selon ces derniers, l'alternative à un mauvais accord est un meilleur accord.

Le Congrès américain votera à la rentrée parlementaire, avant le 17 septembre, sur une résolution de désapprobation de cet accord. Si elle était adoptée, elle empêcherait Barack Obama d'ordonner la suspension des sanctions américaines contre Téhéran, comme le prévoit l'accord en contrepartie des concessions iraniennes sur le nucléaire.

Les républicains sont majoritaires dans les deux chambres du Congrès, et une telle résolution semble assurée d'être adoptée dans un premier temps. Mais le président Barack Obama y opposerait son veto.