Le Pentagone a annoncé lundi l'inculpation d'un détenu de la prison de Guantanamo, Abd al Hadi al Iraqi, un Irakien accusé d'avoir servi d'intermédiaire entre Al-Qaïda et les talibans dans une série d'attaques en Afghanistan.

Cette inculpation, la seconde en neuf mois sur les 166 détenus que compte Guantanamo, intervient alors que le président Barack Obama a réaffirmé son intention de fermer à terme la prison controversée, où 104 détenus sont en grève de la faim pour protester contre leur détention illimitée.

Ce détenu irakien, présenté comme un «membre de haut niveau d'Al-Qaïda», a été transferré en avril 2007 dans la prison controversée de Guantanamo, où il est enfermé dans le camp 7, aux côtés d'une quinzaine de détenus de «grande valeur» parmi lesquels les cinq accusés des attentats du 11-Septembre.

Il encourt la prison à vie devant un tribunal militaire d'exception, pour avoir «comploté et conduit d'autres personnes dans une série d'attaques perfides» en Afghanistan de 2001 à 2004, selon un communiqué du Pentagone.

Abd al-Hadi, qui aurait rejoint Al-Qaïda en 1996, «jouait un rôle significatif de liaison pour Al-Qaïda avec les talibans, Al-Qaïda en Iraq et d'autres filiales», selon ce communiqué.

Il «a commandé les tentatives de soulèvement d'Al-Qaïda en Afghanistan et au Pakistan, pendant lesquelles il a aidé, fourni, financé et/ou dirigé des attaques contre les forces américaines et de la coalition». Il avait été «finalement chargé par Oussama ben Laden de se rendre en Irak pour assumer un rôle de dirigeant de l'insurrection d'Al-Qaïda là-bas», ajoute le ministère de la Défense.

Dans un communiqué de 2007, lors de son arrivée à Guantanamo, après une détention dans une prison de la CIA, le Pentagone indiquait que le détenu avait «travaillé directement avec les talibans pour déterminer les responsabilités et les réseaux de communication entre les leaders des talibans et d'Al-Qaïda en Afghanistan, s'agissant particulièrement de cibler les forces américaines».

Il s'agit de la deuxième inculpation en neuf mois à Guantanamo. La précédente, le 29 août 2012, concernait le Saoudien Ahmed Mohammed Ahmed Haza al-Darbi, accusé notamment de complot pour commettre des actes terroristes contre des pétroliers au Yémen.

Six hommes ont été traduits devant la justice militaire d'exception depuis la réforme des commissions militaires en 2009: les cinq accusés des attentats du 11-Septembre et le cerveau présumé de l'attentat contre le navire américain USS Cole, le Saoudien Abd al-Rahim Al-Nachiri. Ils encourent la peine de mort.

Sept détenus ont été jusqu'ici condamnés par un tribunal militaire d'exception depuis l'ouverture de la prison, en janvier 2002, qui a renfermé jusqu'à 779 hommes.

Selon un porte-parole de la prison, 104 détenus observaient lundi une grève de la faim entamée il y a plus de quatre mois, dont 41 étaient alimentés de force, alors que 86 d'entre eux sont enfermés sans inculpation ni procès.