Le secrétaire général de la Maison-Blanche s'est rendu à Guantanamo vendredi, avec les sénateurs John McCain et Dianne Feinstein, la première visite depuis 2009 d'un responsable de l'administration Obama dans la prison, où les détenus sont en grève de la faim depuis 4 mois.

Après le discours du président Barack Obama, le 23 mai dernier, dans lequel il a renouvelé son intention de fermer la prison controversée, «le secrétaire général de la Maison Blanche (Denis) McDonough accompagne les sénateurs Feinstein et McCain au centre de détention de Guantanamo Bay», a déclaré une porte-parole de la Maison Blanche, dans un communiqué.

Il s'agit de la première visite d'un responsable de l'administration Obama depuis le ministre de la Justice Eric Holder, en février 2009.

Cette visite «vise à évaluer la situation là-bas et discuter des différentes mesures que nous pouvons prendre avec le Congrès pour atteindre l'objectif du président de fermer l'établissement», a ajouté la porte-parole chargé de la sécurité nationale à la Maison-Blanche, Caitlin Hayden.

Le secrétaire général de la Maison Blanche et les deux élus ont visité en particulier les camps 5 et 6, qui abritent la majorité des détenus, à l'exception des prisonniers «de grande valeur», ainsi que l'hôpital et la salle ultra-moderne du tribunal militaire d'exception, a déclaré le capitaine Robert Durand à l'AFP.

Ils ont été reçus par le commandant de la prison, l'amiral John Smith, qui a «évoqué notre mission, nos ressources et les opérations actuelles», a ajouté le porte-parole, se réjouissant de cette visite.

Le sénateur républicain John McCain et son homologue démocrate Dianne Feinstein ont également appelé de leurs voeux la fermeture de Guantanamo, où 166 détenus sont toujours incarcérés, dont 86 ont été mis hors de cause par les administrations Bush et Obama.

Un nombre croissant de détenus mènent depuis quatre mois une grève de la faim sans-précédent par sa durée et son ampleur pour protester contre leur détention illimitée, sans inculpation ni procès.

Vendredi, 104 détenus participaient à ce mouvement avec un record de 41 étaient alimentés de force, selon un porte-parole de la prison. Parmi eux, quatre étaient hospitalisés, mais leurs jours n'étaient pas en danger, a précisé ce porte-parole.

«Rien ne justifie que le Congrès s'oppose à la fermeture d'une prison qui n'aurait jamais dû voir le jour», avait affirmé le président Obama, le 23 mai, redisant son intention de fermer à terme la prison, une vieille promesse de campagne jusqu'ici non concrétisée.

M. Obama avait également indiqué qu'il allait nommer un nouvel envoyé spécial pour superviser le retour des hommes jugés libérables et annoncé la levée de son moratoire sur le transfèrement vers le Yémen, ouvrant la voie au rapatriement de 56 Yéménites détenus sans raison.

Mais rien de concret n'a encore été constaté, au grand dam des avocats et des organisations des droits de l'homme.

Le sénateur McCain, ancien rival de M. Obama à la présidentielle, a «promis de travailler avec le président, mais espère qu'il y aura cette fois un plan cohérent pour s'y atteler». Pour sa part, la sénatrice Feinstein appelait depuis longtemps à la levée du moratoire sur le retour des Yéménites.