Le secrétaire d'État américain John Kerry est arrivé dimanche en Turquie, première étape d'une tournée marathon de dix jours qui doit le mener aussi au Proche-Orient, à Londres puis en Asie du Nord-Est pour traiter des crises internationales les plus brûlantes: la Syrie, le conflit israélo-palestinien et la Corée du Nord.

Pour son troisième voyage en deux mois depuis qu'il est à la tête du département d'État, M. Kerry est parti depuis la base militaire d'Andrews, près de Washington vers 10 h 30  avec plus de trois heures de retard en raison d'un problème sur la porte de l'avion, a constaté une journaliste de l'AFP qui l'accompagne.

M. Kerry s'est déjà rendu à deux reprises depuis début mars au Proche-Orient et au Moyen-Orient et est arrivé dimanche matin à Istanbul avant de gagner Jérusalem et Ramallah entre dimanche soir et mardi.

À Istanbul, il devait parler avec les dirigeants turcs de la guerre en Syrie.

En Israël et en Cisjordanie, où M. Kerry était il y a deux semaines en compagnie du président Barack Obama, des entretiens sont programmés avec les dirigeants des deux parties.

Mais le département d'État a averti par avance que le secrétaire d'État n'apportait aucun plan de paix dans ses bagages.

M. Kerry souhaite avant tout «voir ce qu'il est possible» de faire pour relancer des négociations israélo-palestiniennes gelées depuis septembre 2010, a dit la porte-parole de la diplomatie américaine, Victoria Nuland.

M. Kerry, qui connaît bien les dirigeants israéliens et palestiniens depuis qu'il a présidé la commission des Affaires étrangères du Sénat, vient une nouvelle fois «écouter» les deux parties au conflit, a souligné Mme Nuland.

Selon elle, il «dira clairement que les (deux) parties doivent vouloir revenir autour de la table» et que «des compromis et des sacrifices» devront être acceptés des deux côtés.

Le président palestinien Mahmoud Abbas réclame d'Israël une carte délimitant les frontières d'un futur État palestinien, sur la base des lignes de 1967 (les lignes d'avant la guerre des Six Jours de juin 1967, c'est-à-dire les lignes d'armistice de 1949), avant toute reprise des négociations de paix, a prévenu vendredi son conseiller politique.

Le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a plusieurs fois réaffirmé que son pays n'accepterait pas de revenir aux lignes de 1967.

Ces arrêts de M. Kerry en Turquie, en Israël et en Cisjordanie ont été ajoutés à un voyage initialement programmé du 9 au 15 avril, à Londres pour un sommet du G8, et en Asie du Nord-Est.

Il sera dans la capitale britannique les 10 et 11 avril pour plusieurs entretiens bilatéraux et pour des plénières du G8. Il est ensuite attendu à Séoul, Pékin et Tokyo du 12 au 15 avril pour des discussions monopolisées par la crise avec la Corée du Nord.

Le secrétaire d'État a assuré la semaine dernière que les États-Unis «se défendraient» et «protégeraient» leurs alliés sud-coréen et japonais face aux menaces nord-coréennes.

Samedi, les diplomates étrangers à Pyongyang semblaient décidés à y rester, malgré un avertissement de la Corée du Nord leur suggérant d'envisager l'évacuation de leurs missions, dans un contexte de forte tension militaire et diplomatique.

Le régime nord-coréen, qui a installé un deuxième missile de moyenne portée sur sa côte Est et menace d'effectuer des frappes, y compris nucléaires, sur des objectifs américains, a averti qu'il ne pouvait plus garantir la sécurité des missions diplomatiques à Pyongyang à compter du 10 avril.

Enfin, à peine parti des États-Unis, M. Kerry a dû déplorer la mort d'une de ses employées dans un attentat en Afghanistan qui a tué au total cinq Américains et un Afghan.