La direction de l'université Harvard a fouillé, à leur insu, les boîtes courriels de 16 de ses doyens l'automne dernier, selon les quotidiens The Boston Globe et The New York Times.

Elle aurait ainsi tenté de repérer l'origine d'une fuite à des journalistes dans le scandale de tricherie qui a récemment secoué l'institution.

Les boîtes courriels fouillées étaient celles des doyens membres du comité administratif, chargé de gérer cette affaire de tricherie, ont rapporté les journaux, citant des représentants de l'université. Ces doyens n'ont pas été avertis que leurs courriels avaient été scrutés, et seulement l'un d'eux a été informé du geste, une fois les recherches terminées.

Dans un courriel acheminé dimanche, le doyen de la faculté des Arts et Sciences de Harvard, Michael Smith, a fait savoir que l'université ne ferait pas de commentaires sur des affaires liées au personnel, pas plus qu'elle ne fournirait davantage de détails concernant cette affaire de comité. Si le travail du comité avait été mis en péril, Harvard aurait agi pour protéger le processus en cours, a-t-il ajouté.

Ce sont les bureaux de M. Smith et du conseil général de Harvard qui ont donné le feu vert à ces fouilles de courriels, rapporte le Boston Globe.

Le porte-parole de la vénérable institution, Jeff Neal, s'est contenté de déclarer dans un courriel que toute affirmation voulant que Harvard vérifie régulièrement les courriels - pour quelque raison que ce soit -, était «manifestement fausse».

L'université Harvard a fait savoir, le mois dernier, que des sanctions académiques avaient été appliquées contre quelque 60 étudiants, forcés de se retirer de l'école pour un certain temps en raison d'un scandale de tricheries. L'affaire concernait un examen final d'un cours sur le Congrès américain, et pas moins de 125 étudiants avaient été ciblés par la direction de l'université lorsqu'elle a découvert le pot-aux-roses, il y a un an.