Après une longue soirée où la lutte a été serrée dans de nombreux États, le 44e président des États-Unis, Barack Obama, a gagné la bataille du collège électoral et dépassé le chiffre magique des 270 grands électeurs qui lui étaient nécessaires pour obtenir un second mandat à la Maison-Blanche.

Il bat ainsi son rival, le républicain Mitt Romney, qui a refusé de concéder la victoire à son opposant pendant plus d'une heure. Finalement, peu avant 1h du matin, Romney  a appelé Barack Obama et a concédé la victoire. Au départ, le problème était les résultats serrés en Ohio, un État décisif où quelques milliers de votes seulement séparent le président Obama du candidat républicain.

Quelques minutes plus tôt, alors que les médias du monde entier confirmaient la victoire d'Obama, celui-ci a pris son téléphone pour s'adresser directement à la population américaine sur Twitter.

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«Quatre ans de plus! Nous sommes tous ensemble dans cette victoire. C'est comme ça qu'on a fait campagne, et c'est comme ça qu'on est, ensemble. Merci».

Lorsque l'annonce a été faite, des Américains rassemblés dans plusieurs villes du pays, notamment à Chicago, fief du président, ont célébré. Pleurs, sourires, accolades: le bonheur de voir leur candidat accéder de nouveau à la Maison-Blanche était palpable.

Une lutte serrée dans les États-clés

La lutte a été serrée dans de nombreux États-clés. Toute la soirée, les deux hommes se sont partagé les appuis par des marges aussi minces que 2%. Plus la soirée avançait, plus il devenait clair que celui qui a été il y a quatre ans le premier Afro-Américain à devenir président des États-Unis se verrait accorder un deuxième mandat.

Toutefois, les véritables enjeux ne font que commencer.

Si Obama gagne la bataille du collège électoral, Romney est toujours vainqueur pour l'instant au suffrage universel. Le candidat républicain obtient 50% des appuis, contre 49% pour le président élu.

Les Américains n'élisaient pas qu'un président, ce soir. Ils devaient également renouveler l'ensemble de la Chambre des représentants ainsi que le tiers du Sénat. Afin d'avoir les pleins pouvoirs, les démocrates auraient voulu obtenir une majorité absolue dans les deux chambres du Congrès. Ce ne sera pas le cas.

Les républicains conservent la Chambre des représentants, alors que les démocrates seront toujours majoritaires au Sénat, un scénario identique à la composition du Congrès avant l'élection.

Les États-Unis loin du modèle canadien

Le système électoral américain est fort différent du parlementarisme canadien. Chaque État a un nombre défini de grands électeurs, qui voteront par la suite pour élire le président des États-Unis. Par exemple, l'Ohio compte 18 grands électeurs et le Colorado en a 9. Au fil de la soirée, les résultats aux urnes seront dépouillés et il sera possible, graduellement, de voir qui se dirige vers la présidence. Lorsque les citoyens d'un État préfèrent au vote populaire le parti républicain ou le parti démocrate, les grands électeurs respectent le choix démocratique et votent, par la suite, pour le candidat du parti en question.

Il y a en tout 538 grands électeurs, mais le chiffre magique était 270. C'est le minimum qu'il a fallu à Barack Obama afin de remporter la présidence. Certains États, plus populeux, ont davantage de grands électeurs. Cela favorise le parti démocrate en Californie (55 grands électeurs) et dans l'État de New York (29 grands électeurs), mais le parti républicain au Texas (38 grands électeurs). La Floride (29 grands électeurs) est toujours très divisée entre les deux partis.

Les Américains ont élit ce soir leur prochain président, mais leur bulletin de vote ne s'est pas résumé pas aux noms de Barack Obama et de Mitt Romney. Le pouvoir législatif est représenté par le Congrès, lequel est divisé entre deux assemblées distinctes: la Chambre des représentants et le Sénat. Ce soir, on a renouvelé en outre l'ensemble de la Chambre des représentants, où 435 personnes représentent les 50 États.

Ce n'est pas tout. Certains électeurs auront également à répondre à des questions référendaires, ce qui allonge encore les bulletins de vote. Au Dakota-du-Sud, on a demandé à la population de se prononcer sur l'interdiction de l'avortement, sauf dans les cas de viol, d'inceste ou de menace pour la santé de la mère. À San Francisco, en Californie, des militants de gauche ont voulu donner le nom de George W. Bush à la station d'épuration des eaux usées de la ville.