Le soldat Bradley Manning, accusé d'être la «taupe» du site internet WikiLeaks, avait confectionné une corde avec un drap pour se pendre lors des premiers jours de sa captivité au Koweït, a-t-il avoué lors d'une audience préliminaire vendredi.    

Au deuxième jour de cette audience devant un tribunal militaire, Bradley Manning était interrogé vendredi par les procureurs: «Oui, monsieur», a-t-il répondu lorsqu'on lui a montré un drap entortillé et noué, reconnaissant qu'il s'agissait là d'une corde de pendaison.

Après cet épisode, le drap lui avait été retiré de sa cellule au Koweït. Après son transfert à la prison de Quantico près de Washington, Manning avait été placé sous «surveillance maximale anti-suicide».

Le suicide, il y a bien pensé «quelques fois» lorsqu'il était détenu au Koweït, mais «j'ai vite abandonné», a raconté Manning, jeudi.

Le soldat s'est ensuite plaint à de nombreuses reprises du régime très strict auquel il était soumis à Quantico, sans arriver à convaincre les autorités pénitentiaires de l'alléger malgré le témoignage favorable d'un psychiatre.

Manning, aujourd'hui 24 ans, était analyste du renseignement en Irak lorsqu'il a été arrêté en mai 2010. Il encourt la prison à perpétuité pour avoir transmis au site internet WikiLeaks, entre novembre 2009 et mai 2010, des documents militaires américains sur les guerres en Irak et en Afghanistan, et 260.000 dépêches du département d'Etat, déclenchant une tempête dans la diplomatie mondiale.

La défense réclame l'abandon de toutes les charges, arguant que son régime carcéral pendant neuf mois sur la base de Quantico, en Virginie, constitue une «punition illégale préventive», proscrite par le code militaire.

L'audience préliminaire qui se tient sur la base de Fort-Meade, au Maryland, doit s'achever dimanche. Son procès lui-même est prévu pour commencer le 4 février 2013.