L'émissaire des Nations unies pour la Libye, Bernardino Leon, a annoncé dans la nuit de jeudi à vendredi la formation d'un gouvernement libyen d'unité nationale, présidé par Fayez el-Sarraj et trois vice-premiers ministres: Ahmad Meitig, Fathi el-Mejbri et Moussa el-Koni.

«Après une année d'efforts déployés dans ce processus avec plus de 150 personnalités libyennes représentant toutes les régions, le moment est enfin venu pour que nous puissions proposer la formation d'un gouvernement d'unité nationale», a déclaré M. Leon au cours d'une conférence de presse à Skhirat, au Maroc, où des négociations avaient repris lundi entre les deux camps rivaux libyens.

Plusieurs candidats pour les différents ministères ont été proposés ainsi que pour les postes-clé tels que le Conseil d'État, avec Abderrahmane Swehli, et le Conseil de la Sécurité nationale, avec Fathi Bashagha.

«Beaucoup trop de Libyens ont perdu la vie et autant de mères en ont souffert. Aujourd'hui, près de 2,4 millions de Libyens ont besoin d'aide humanitaire», a souligné l'émissaire de la mission de l'ONU pour la Libye (MINUL).

«Nous sommes convaincus que (la composition de ce gouvernement) peut réussir (...) Les Libyens doivent saisir cette chance historique pour sauver la Libye», a ajouté Bernardino Leon.

Près de quatre ans après la chute du régime de Mouammar Kadhafi, la Libye est plongée dans le chaos avec deux Parlements - et deux gouvernements - rivaux: le CGN (Congrès général national) sous la coupe de la coalition des milices Fajr Libya basé à Tripoli et un autre siégeant à Tobrouk, dans l'est du pays, reconnu par la communauté internationale.

«Plus de trois millions de personnes ont été affectées par les conflits armés et l'instabilité politique que connait la Libye, dont 2,44 millions seraient dans une situation nécessitant une protection et une assistance humanitaire», a averti la semaine dernière l'Office des Nations unies pour la coordination des affaires humanitaires.