Le président syrien Bachar al-Assad a accusé la France de «soutenir le terrorisme» et évoqué Prague comme un lieu où un accord de paix pourrait être signé un jour vu la «position équilibrée» de la République tchèque, dans des propos diffusés lundi par la télévision publique tcèque.

Dans une interview dont l'intégralité doit être diffusée mardi matin, le président syrien répondait à la question d'un journaliste tchèque sur la possibilité de voir un accord de paix signé à Prague, comme l'avait suggéré en septembre à New York le président tchèque Milos Zeman.

«Naturellement, si vous posez la question aux Syriens, ils vous diront qu'ils ne veulent pas de conférence de paix par exemple en France, car la France soutient le terrorisme et la guerre, non la paix. Et comme vous mentionnez Prague, ce serait généralement accepté, en raison de la position équilibrée de votre pays», a indiqué le chef de l'État syrien, à l'antenne de la CT.

«Il semble que les parties en conflit souhaitent que (l'accord) soit signé à Prague», avait affirmé en septembre le président tchèque Zeman, devant les journalistes à New York, à l'occasion de son déplacement à l'ONU.

«Ils commencent même à l'appeler "Déclaration de Prague"», avait alors ajouté M. Zeman, au terme de son entretien avec le ministre syrien des Affaires étrangères, Walid Mouallem.

Ultime antenne de la diplomatie occidentale en Syrie, l'ambassade tchèque est devenue selon les sources diplomatiques une plaque tournante pour la communication confidentielle entre l'UE et Washington d'une part et le régime de Damas d'autre part, dans la quête de la paix dans ce pays déchiré depuis quatre ans par un conflit sanglant.

«Nous avons de bonnes relations, bien que parfois compliquées, avec tous les acteurs» du conflit syrien, a indiqué récemment à l'AFP Hynek Kmonicek, chargé des affaires étrangères auprès du président Zeman.

Il a cependant exclu toute négociation avec les djihadistes de l'organisation État islamique.

Selon M. Kmonicek, la Syrie souhaite qu'un tel accord soit signé dans un lieu neutre. Il a cependant précisé que Prague «ne serait que l'hôte de l'événement qui se déroulerait naturellement sous les auspices de l'Organisation des Nations unies».

La préparation d'un tel accord prendrait toutefois «des mois voire des années», a-t-il ajouté.