Quelques milliers de Tunisiens ont manifesté samedi, à l'appel du parti islamiste Ennahda au pouvoir, pour dénoncer le renversement par l'armée du président Mohamed Morsi en Égypte, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Les manifestants, arrivés par autobus et voitures, se sont rassemblés dans le centre de Tunis, où ils brandissaient des drapeaux de la Tunisie et de l'Égypte, ainsi que des portraits du président destitué Morsi.

Ils scandaient «À bas le pouvoir militaire», «Non à la force des armes, oui à la légitimité des urnes», «Le peuple veut Morsi de nouveau».

Les orateurs ont dénoncé le mouvement Tamarrod, à l'origine des manifestations de masse ayant conduit l'armée à déposer M. Morsi, et scandé des slogans hostiles à l'armée égyptienne et au général Abdel Fattah al-Sissi, ministre de la Défense.

«Ce coup d'État militaire est inspiré par des parties extérieures et vise à faire disparaître les gouvernements islamistes dans les pays du Printemps arabe. C'est une guerre contre l'islam», a affirmé Salem Achour, 42 ans, drapé de couleurs égyptiennes.

«Nous appelons nos frères égyptiens devant la mosquée Rabaa al-Adawiya --où des partisans du président islamiste déchu manifestent depuis deux semaines au Caire-- à tenir bon jusqu'à la victoire», a lancé par haut-parleur un orateur.

Les manifestants, dont le nombre augmentait dans l'après-midi, étaient encadrés par un important dispositif de sécurité.

Une première manifestation pro-Morsi à l'appel d'Ennahda avait été interdite la semaine dernière, à défaut d'avoir obtenu une autorisation préalable.

Au lendemain de l'éviction de M. Morsi par l'armée, le parti d'opposition tunisien Nidaa Tounes avait réclamé le départ des islamistes au pouvoir en Tunisie, «la dissolution du gouvernement et la formation d'un gouvernement de salut national».

Un mouvement Tamarrod tunisien (rébellion) avait lancé le 4 juillet une pétition appelant à dissoudre l'Assemblée nationale constituante en Tunisie, sur le modèle de la campagne qui en Égypte a conduit au coup d'État militaire.

Mais le président tunisien Moncef Marzouki a écarté tout risque de contagion.