Les politiques d'austérité dans les pays riches pénalisent les enfants, déplore l'UNICEF dans son rapport annuel sur la situation des enfants dans les économies avancées, publié mercredi.

«Beaucoup de gouvernements expliquent qu'ils doivent régler la question de la dette pour ne pas laisser cette charge aux générations futures», a relevé Chris de Neubourg, qui dirige le centre de recherche politique et sociale de l'UNICEF. Mais si cette réduction des dépenses visent l'éducation ou les familles modestes «la facture est présentée aux enfants maintenant», a-t-il souligné devant la presse à Genève.

Le rapport examine les changements de condition des enfants dans la décennie 2000-2010 dans 29 pays selon des critères de réussite scolaire, taux de natalité chez les adolescentes, niveau d'obésité infantile, prévalence des brimades et de consommation de tabac, d'alcool et de drogues.

Les Pays-Bas, la Norvège, l'Islande, la Finlande et la Suède occupent la tête du classement. La France est à la 13e place derrière la Slovénie, les États-Unis occupent la 26e place et la Roumanie la 29e et dernière place des pays retenus.

M. de Neubourg a estimé que les taux de pauvreté chez les enfants avaient déjà augmenté dans plusieurs de ces pays. «Le pire est de réduire vos investissements dans cette génération, vous courrez alors le risque de les faire payer maintenant et à l'avenir», a estimé l'expert du Fonds des Nations Unies pour l'éducation et l'enfance.

Il a cité l'exemple de la Grande Bretagne, classée 21e lors de l'étude similaire réalisée en 2007, portant sur 21 pays, et qui aujourd'hui se retrouve à la 16e place après avoir beaucoup travaillé pour améliorer la situation pour ses enfants.

Aux États-Unis un enfant sur quatre vit dans une famille dont le revenu est inférieur au revenu moyen, ce chiffre est d'un sur dix dans l'Union Européenne, selon le rapport.

Les États-Unis ont beau avoir d'excellents systèmes éducatif et de santé, «tous n'y ont pas accès». «Il faudrait qu'ils fassent plus d'efforts pour protéger leurs enfants», ajoute le rapport.