Loin d'être ambitieuse,  comme l'affirme le gouvernement Harper, la nouvelle cible canadienne de réduction des émissions de gaz à effet de serre est « la plus faible du G7 », selon le groupe écologiste Environmental Defense.

Le Canada a annoncé aujourd'hui qu'il s'engageait à réduire ses émissions de gaz à effet de serre (GES) de 30% d'ici 2030 par rapport au niveau de 2005.

En fait, cela ne représente qu'une baisse de 14% par rapport au niveau de 1990, souligne Environmental Defense. « La réputation de cancre du climat du Canada se trouve encore une fois confirmée », affirme l'organisme dans un communiqué.

Pour Patrick Bonin, porte-parole Climat et Énergie de Greenpeace Canada, « l'annonce d'aujourd'hui n'a guère de valeur tant qu'elle ne sera pas appuyée par des politiques concrètes qui permettront d'atteindre la cible que s'est fixé le Canada ».

De son côté, le Réseau Action Climat juge la cible canadienne « mince » et dénonce le fait que son atteinte repose sur l'achat de crédits de polluer sur le marché international.

Les réactions n'ont pas tardé après l'annonce cet après-midi à Winnipeg par la ministre de l'Environnement, Leona Aglukkaq.

« La nouvelle cible ambitieuse et les mesures de réglementation prévues montrent que nous maintenons l'engagement de réduire les émissions au pays et de travailler avec nos partenaires internationaux à l'établissement d'un accord international à Paris qui comportera des engagements importants et transparents de la part de tous les grands émetteurs », a déclaré Mme Aglukkaq par communiqué.

Une nouvelle réglementation sur les émissions de méthane du secteur pétrolier a aussi été annoncée. Le secteur de la fabrication des engrais est aussi ciblé.

Cependant, les émissions de gaz carbonique (CO2) du secteur pétrolier demeurent non-réglementées. C'est la source d'émissions qui croît le plus rapidement au pays.

L'objectif canadien est similaire à celui des États-Unis, qui estiment pouvoir réduire leurs émissions de 26% à 28% sous le niveau de 2005, d'ici 2025.

L'Union européenne, quant à elle, conserve 1990 comme année de référence et annonce une réduction de 40% d'ici 2030.

Tous les pays du monde ont été conviés à annoncer leurs objectifs de réduction d'émissions de GES en prévision du Sommet de Paris sur le climat, en novembre prochain.