Le maire de Laval Marc Demers dit vouloir « un changement fondamental dans les relations de la Ville de Laval avec l'environnement ». Héritier de l'administration Vaillancourt, souvent critiquée pour avoir permis la destruction d'habitats naturels, le maire Demers doit conclure aujourd'hui la plantation de 10 000 arbres au Centre de la nature, le plus grand parc de la ville.

« C'est une façon de démontrer clairement notre volonté de reboiser Laval, a dit le maire Demers en entrevue avec La Presse. Pour nous, c'est un événement marquant. » La Ville va même accueillir l'an prochain la réunion de la Conférence canadienne sur la forêt urbaine. Mais en attendant, les arbres lavallois ne sont pas sortis du bois.

Agrile

Comme les autres villes de la région, Laval est aux prises avec l'infestation d'agrile du frêne. De l'aveu de M. Demers, la Ville n'a pas encore tous les outils pour la combattre. L'administration a fait passer de 500 000 $ à 900 000 $ le budget pour la plantation d'arbres publics, mais la somme inclut des traitements pour sauver des frênes. Cet été, 1350 frênes publics ont été traités. Le maire admet que « 400 000 dollars, ce n'est pas suffisant ». « On traite ce qu'on peut. On est en train de réviser le Code de l'arbre pour être capables de traiter les frênes sur les terrains privés. Si on n'est pas capables de traiter ces frênes-là, c'est un coup d'épée dans l'eau. Le problème de la réglementation n'est pas simple. Dès qu'il y aura une stratégie complète à la CMM [Communauté métropolitaine de Montréal], on pourra avancer. Il faut s'arrimer tout le monde ensemble. » Par ailleurs, l'inventaire des frênes du domaine public n'est pas terminé. Et le nombre d'arbres plantés (450) est inférieur au nombre de frênes abattus (600).

Asphalte

Un nouveau secteur lavallois, non loin de la gare de Sainte-Rose, a fait la manchette l'an dernier. Aucun arbre n'était planté devant les maisons en rangée, où l'asphalte succède au pavé de béton. On a même aperçu des cours arrière couvertes de gazon synthétique. C'est contraire au Code de l'arbre lavallois, qui exige un arbre devant chaque maison. « Les gens de l'urbanisme vont faire respecter le Code de l'arbre dans cette zone, assure le maire Demers. Mais on n'arrivera pas là avec une pépine en donnant deux semaines d'avis aux gens. On doit tenir compte du fait que les gens ont agi de bonne foi parce qu'il y avait une tolérance. Ce qui est surtout important, c'est que ça ne se propage pas. »

Écrans

Annoncés comme une solution « verte » et économique aux problèmes de bruit et de poussière - le maire Vaillancourt s'était félicité en 2008 de la plantation de 150 200 saules européens -, les écrans végétaux plantés le long de l'autoroute 15 à Laval n'ont pas rempli toutes leurs promesses. « Il y a un grave problème, dit le maire Demers. Dans certaines zones, les saules sont malades, on essaie d'identifier pourquoi. Et on a d'autres écrans acoustiques à faire. Est-ce qu'il y a une espèce plus performante, plus résistante ? C'est ce qui est à évaluer présentement. »

Forêts

La Ville de Laval a mis en branle la révision de son schéma d'aménagement, un exercice maintes fois remis aux calendes grecques par l'administration précédente, parce qu'il menaçait les intérêts de propriétaires de berges, de boisés et d'autres milieux naturels. Dans l'intervalle, l'administration Demers a protégé plus de 1400 hectares de couvert forestier sur des terrains tant publics que privés en adoptant un règlement de contrôle intérimaire. Une vingtaine de secteurs boisés sur des terrains actuellement constructibles pourraient être protégés. « Nous sommes en train de faire l'inventaire de tous les milieux naturels de la ville », explique M. Demers.

PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, ARCHIVES LA PRESSE

Le maire Marc Demers.