Un des dossiers de conservation les plus épineux des 15 dernières années dans la région de Montréal approche d'un dénouement, avec l'annonce hier soir de la Ville de Carignan de son intention d'acquérir l'île au Foin.

En effet, le conseil municipal de Carignan a déposé hier un avis de motion concernant l'île de 10 hectares.  

«Le maire, M. René Fournier, a annoncé qu'une entente de principe est intervenue avec le propriétaire de l'île au Foin en vue de son acquisition par la Ville au montant de 3,460 M$, affirme la Ville dans un communiqué. Un projet de règlement d'emprunt sera ainsi voté à la prochaine assemblée du conseil municipal; il totalisera 3,854 M$ afin d'inclure l'ensemble des coûts d'acquisition, de taxes et autres frais incidents.»

L'île au Foin fait partie d'un delta d'eau douce, au confluent de la rivière de l'Acadie et de la rivière Richelieu.

Le propriétaire actuel de l'île, Mario Venafro, possède le terrain depuis 1986. Il veut y construire des habitations. Au fil des ans, il y a eu plusieurs moutures du projet, de tours d'habitation à des résidences de luxe.

Le promoteur a notamment contesté les cotes d'inondation qui s'appliquent à ce terrain, qui est partiellement submergé chaque printemps.

En 2011, un rapport du ministère des Ressources naturelles et de la Faune concluait que le terrain constituait un «écosystème forestier exceptionnel».

Le dossier de l'île au Foin a été au coeur de toutes les dernières élections municipales et même d'un référendum à Carignan.

Il manque cependant un élément pour résoudre l'impasse: une contribution financière de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM).

Carignan a fait une demande au Programme d'aide financière pour les projets contribuant à la mise en place de la trame verte et bleue sur le territoire métropolitain.

«Si on n'obtient pas un montage financier satisfaisant, nous n'avons pas l'intention d'aller de l'avant avec ce projet, a déclaré le maire René Fournier par communiqué. Nous croyons que l'île au Foin devrait être protégée, mais que ce n'est pas aux citoyens de Carignan d'assumer l'ensemble de la facture, compte tenu de sa valeur écologique d'ensemble et de son rayonnement régional. Nous avons la ferme intention de respecter la capacité de payer de nos citoyens et nous poursuivrons aussi nos efforts auprès d'autres partenaires potentiels pour atteindre cet objectif. »