Juin 2015 aura été le mois le plus chaud sur la planète depuis le début des relevés de température... excepté au Québec.

Selon Environnement Canada, la province a enregistré des températures «entre un et deux degrés» plus basses que les normales de saison dans la majorité des régions. Exceptionnellement, le mois de mai aura même été plus chaud que juin cette année.

Deux facteurs importants expliquent cette chute.

Le phénomène météorologique El Niño, qui repose sur une concentration d'eau plus chaude que la normale dans l'océan Pacifique, s'est intensifié et cela a créé des extrêmes dans le monde. André Cantin, météorologiste à Environnement Canada, croit que cela peut contribuer au courant d'air frais qui s'abat sur le Québec.

Depuis l'été dernier, les températures moyennes dans le Pacifique Nord sont aussi beaucoup plus chaudes que la normale. Cela a pour effet de faire remonter des jets d'air frais vers le nord de la Colombie-Britannique. Les masses d'air se déplacent ensuite vers le Québec.

«C'est vraiment une conséquence des températures chaudes ailleurs. Les températures au Québec sont plus froides, un peu comme au printemps, alors que partout ailleurs sur le globe, c'est plus chaud», indique André Cantin. Les provinces atlantiques ont aussi été touchées par ce léger refroidissement.

Hier, la National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA) a annoncé que la moyenne enregistrée le mois dernier sur les océans et sur la surface terrestre avait été de 0,88°C au-dessus de la moyenne du XXe siècle pour le mois de juin, un record. Cette marque vient surpasser celle enregistrée l'an dernier de 0,85 °C, qui était déjà un sommet.

Selon un rapport international sur le climat publié en juillet dernier par la NOAA, les gaz à effet de serre émis dans l'atmosphère, comme le méthane et le dioxyde de carbone, ont atteint des records en 2014.

Ce réchauffement mondial a aussi eu des effets sur les glaces arctiques. En juin, l'étendue des glaces observées par satellite était de 7,7% sous la moyenne observée au cours des 25 dernières années.

En 2014, le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) a aussi montré que la température des surfaces terrestres et océaniques avait crû globalement de près de 1 degré Celsius depuis le début du XXe siècle, et que cette hausse irait jusqu'à 2,5 degrés dans certaines régions d'Afrique, d'Asie et d'Amérique.

- Avec Agence France-Presse