Les autorités indiennes ont officiellement annulé jeudi la licence de la branche locale de Greenpeace lui permettant d'obtenir des fonds de l'étranger, nouveau coup de bélier du gouvernement Modi contre l'organisation de défense de l'environnement.

La licence autorisant Greenpeace India à recevoir des fonds provenant de l'étranger a été révoquée, a rapporté dans la soirée l'agence Press Trust of India (PTI) citant une source anonyme au sein du ministère de l'Intérieur.

Cette licence était suspendue depuis avril dernier suite à une décision du gouvernement, qui avait gelé les comptes de l'organisation. Un tribunal de New Delhi avait par la suite ordonné la réouverture de certains comptes de l'ONG, l'autorisant à recevoir des fonds venant d'Inde.

Cette décision offrait un répit à Greenpeace qui, sinon, avait indiqué devoir cesser rapidement ses activités dans le pays.

Dans un communiqué, l'une des responsables de Greenpeace India Vinuta Gopal a dénoncé jeudi la suppression de leur licence comme «une tentative désespérée de nous faire fermer boutique».

«L'annulation de notre enregistrement est la dernière manoeuvre en date du gouvernement dans son attaque incessante contre le droit de la communauté à la contestation», a estimé Mme Gopal.

Greenpeace India, qui combat des projets de centrales thermiques, de mines d'uranimum ou de complexes industriels, accuse le gouvernement emmené par le nationaliste hindou Narendra Modi de mener une campagne «malveillante» contre elle afin de la «faire taire».

Selon les médias indiens, un rapport des services de renseignement ayant fuité en juin 2014 estime que les actions des ONG contre des projets de développement pourraient coûter jusqu'à trois points de PIB.

Le gouvernement du Bharatiya Janata Party (BJP) a annulé les licences permettant de recevoir des fonds de l'étranger de près de 9000 organisations depuis le début d'une campagne de répression en avril.