L'essence même du commerce est de faire un profit suffisant pour survivre et d'offrir des biens à sa communauté. C'est ce profit qui permettra de payer les charges de l'entreprise, les salaires, les taxes, le loyer, les frais d'exploitation (chauffage, électricité, téléphonie, informatique, etc.).

Il faut être courageux quand on est un petit commerçant de quartier. Lors du démarrage, on n'a pas un produit de vendu et on se retrouve sous une montagne de frais. Qui peut bien vouloir devenir commerçant ?

À ce stade, vous n'avez touché aucun salaire, pas encore et peut-être pas avant quelques mois. Par surcroît, s'il y a un profit, il y aura les impôts à payer...

On n'a pas encore ouvert les portes qu'il aura fallu aménager le local et s'approvisionner auprès de bons fournisseurs et aussi fixer les prix de vente. Un prix trop élevé pourrait vouloir dire qu'on ne vendra pas assez, un prix trop bas pourrait signifier pas assez de profit pour payer tous les frais. Comme si ce n'était pas déjà assez, il y aura de la compétition ; il faudra se démarquer.

C'est pourquoi de nombreux commerçants ont de la difficulté à survivre; plusieurs vivotent et, malheureusement, beaucoup doivent se résigner à déclarer faillite. Selon la Chambre de commerce de Montréal, les deux tiers des nouvelles entreprises ne survivent pas à leurs cinq premières années d'existence.

Dès qu'un commerçant quitte un local, le propriétaire du local doit se mettre en mode recherche rapide pour le remplacer. Plusieurs quartiers ont vu leurs commerçants partir au fil du temps, ces derniers tentant de réduire leurs frais. Il faut bien survivre. Puis d'autres ont mis la clé sous la porte.

Un grand nombre de bureaucrates et de technocrates ignorent tout du commerce, mais pour eux, ce n'est pas important. Les règlements sont établis et sont faits pour être suivis. Ces employés ont un salaire décent, payé à même les taxes municipales des citoyens propriétaires ou de subventions, et d'autres seront payés par les impôts des contribuables. Ils ont presque zéro risque à assumer, ils ont en général des plans d'assurance vie, santé ou un régime de retraite. Ils ont parfois l'impression que leur poste est à vie. En fait, ils ont tout ce que les commerçants n'ont pas.

Quand les administrations municipales en demandent toujours plus aux commerçants, cela peut vouloir dire que c'est le début de la fin pour ces derniers dans un quartier. Que leur offre-t-on comme services ? Des restrictions ! On peut penser aux heures d'ouverture et aux parcomètres, entre autres.

Voudriez-vous devenir un commerçant de quartier ?