Nous, des cliniciens, des médecins enseignants, des médecins gestionnaires, des chercheurs et leaders académiques du Centre hospitalier de l'Université de Montréal (CHUM), tenons à manifester notre consternation face à une campagne médiatique récente très négative, et notre incompréhension quant à la mise sur pied d'une commission spéciale de l'Assemblée nationale qui remet en question la gestion de notre établissement par notre directeur général, Christian Paire, et par son conseil d'administration.

Nous partageons, avec la direction générale, une vision ambitieuse et novatrice pour le CHUM, centrée sur l'excellence de ses soins, sur l'innovation et la créativité en recherche et en enseignement. Un CHUM engagé dans sa mission et qui est pour tous une source de fierté, Un CHUM qui assume pleinement ses responsabilités comme lieu principal de formation de la relève pour sa faculté de médecine, tout en nourrissant l'ambition d'être parmi les meilleurs hôpitaux au monde tant par ses soins de grande qualité que sa recherche de fine pointe et son enseignement.

Depuis les dernières années, deux grandes transformations structurées sont mises en place afin de nous aider dès maintenant à incarner cette vision et ces engagements.

D'abord, grâce à un exercice de planification stratégique, pour lequel la communauté médicale et scientifique du CHUM a été systématiquement impliquée. Un exercice qui nous a permis de mettre en valeur la diversité et la profondeur de nos expertises en clinique, en recherche et en enseignement, et d'en dégager les grandes priorités de demain.

Ensuite, en proposant de changer la culture de gestion pour la centrer sur la créativité et l'imputabilité des soignants (médecins, dentistes, pharmaciens, professionnels, infirmières). Rendre la structure clinique et académique plus imputable des résultats, et plus souple pour se transformer, suscite la curiosité, l'enthousiasme et l'adhésion de plusieurs leaders médicaux.

Il n'y a pas d'organisation plus complexe à gérer qu'un hôpital, et les ressources actuellement disponibles sont insuffisantes pour répondre aux attentes et aux besoins de la population. Cela crée inévitablement des tensions et des conflits entre ceux qui soignent, les médecins et le personnel sur le terrain, et ceux qui gèrent l'attribution des ressources.

Malgré tout, le CHUM est un des rares CHU du Québec qui a atteint, année après année, sa cible budgétaire autorisée par l'Agence régionale de santé. Quant aux infrastructures, les travaux de construction progressent, les échéanciers et les budgets sont respectés.

La Loi sur les services de santé et les services sociaux a prévu que c'est au conseil d'administration qu'incombe la responsabilité de suivre l'équipe de direction et d'évaluer la performance du directeur général, de le questionner sur sa gouverne et sur ses choix. Il aurait été plus avisé de la part de nos élus de respecter ces principes de gouvernance et d'éviter ainsi une politisation démesurée de la gestion des hôpitaux.

Bien sûr, un projet d'une telle ampleur, du jamais vu dans le domaine de la santé depuis plus de 50 ans au Québec, comporte son lot d'enjeux, de défis, voire de divergences d'opinions. Et il reste certes des décisions et des arbitrages courageux à venir qui nécessiteront un dialogue constant et constructif entre l'équipe de direction et les médecins du CHUM.

Il est plus que temps de cesser de porter ombrage à ce grand projet de société attendu depuis longtemps et rendu possible grâce à la confiance manifestée de la population du Québec et aux importants investissements qu'elle nous a consentis. Cette population que nous remercions pour son appui constant et sa confiance maintenue, que nous servons avec diligence, ce que nous continuerons à faire dans le futur.

*La liste des signataires est disponible à l'adresse suivante: www.chumontreal.com/signaturesdesmedecins