Ah ! La guigne ! Je pars gaiement en vacances et le lendemain me voici de retour, la tête couverte de cendres, pour expier mon péché. Le péché ? J'ai attribué à Bossuet plutôt qu'à Boileau, dans ma chronique de samedi, la célèbre maxime « ce qui se conçoit bien... ».

Nos lecteurs étant de fins lettrés, j'ai reçu un déluge de remontrances. Un déluge qui, dimanche, avait pris les dimensions d'un tsunami.

Évidemment, je savais pour Boileau, je n'ai pas fait mon cours classique pour rien. Mais c'est le genre d'erreur d'inattention stupide qui se produit quand on passe ses journées à écrire.

J'aurais évité l'opprobre si je n'avais pas connu cette maxime par coeur du début à la fin. J'aurais alors consulté ce cher Monsieur Google pour me rafraîchir la mémoire, et ce dernier, avec la brutale spontanéité qui le caractérise, m'aurait illico recraché le nom de Nicolas Boileau.

Mes excuses donc à cet aimable écrivain, qui a dû se retourner dans sa tombe en voyant qu'une chroniqueuse, dans une lointaine galaxie, attribuait la paternité de son éclair de génie à son contemporain, l'austère Bénigne Bossuet, évêque de Condom (cela ne s'invente pas).

Merci à Mme P. S., professeure de littérature française retraitée, qui a certainement vu l'erreur, mais n'en a pas fait mention et a eu la grâce de se contenter de me souhaiter de bonnes vacances.

Merci à un Monsieur M. R. d'avoir ajouté une touche d'humour dans cette fausse polémique : « Ainsi donc, c'est Bossuet ! Depuis des lunes, dit-il, j'attribuait (sic) la citation à Verlaine, merci de m'avoir corrigé. » Je lui pardonne sa faute d'orthographe (autre exemple d'inattention) et le remercie de m'avoir fait rire.

Merci aux nombreux lecteurs qui, tout en relevant l'erreur, ont eu la gentillesse d'ajouter qu'ils aimaient bien mes chroniques.

Alors voilà, le péché expié, je repars en vacances, pardonnée je l'espère. L'incident a toutefois ceci de bon qu'il me permet de souhaiter une seconde fois un bel et bon été à mes lecteurs.