Ça va encore plus mal que Jean Lemire ne l'imaginait. Les jaguars pourraient bientôt disparaître des forêts du Costa Rica, la rascasse volante - un poisson venimeux - bouffe tout ce qui grouille dans la mer des Caraïbes et l'iguane bleu en arrache aux îles Caïmans.

C'est le constat alarmant que fait le célèbre capitaine du voilier Sedna IV, qui en est au tiers de sa mission 1000 jours pour la planète. Ce long voyage, qui s'éteindra au printemps 2015, débouchera sur plusieurs documentaires animaliers, dont l'excellente émission Découverte de Radio-Canada amorce la diffusion dimanche à 18h30. C'est très bien assemblé et vous y apprendrez des faits terrifiants, notamment sur le «finning», une technique de pêche barbare qui consiste à couper les ailerons des requins bleus pour ensuite les rejeter à la mer, mutilés, où ils agonisent.

Le premier épisode d'une heure nous transporte d'abord au Costa Rica, où le jaguar, une bête magnifique, pourrait bientôt disparaître de la jungle. Agriculture en expansion, développement urbain agressif et braconnage intense menacent le jaguar et la panthère, malgré les efforts déployés par une valeureuse équipe pour les sauver de l'extinction.

Vous verrez aussi les ravages causés par la rascasse volante, un poisson exotique (d'aquarium) qui s'est accidentellement retrouvé dans la mer des Caraïbes, où il brise l'équilibre naturel en dévorant ses petits amis à la chaîne. Intense. Cette première heure apporte tout de même une bonne nouvelle: le paresseux nain, dont il ne resterait que 63 spécimens vivants dans une île au large du Panama, se porterait beaucoup mieux que les scientifiques ne le croyaient.

Au deuxième épisode (17 mars), Jean Lemire et son équipage s'intéressent aux effets dévastateurs de la pêche commerciale au large des Açores, «où tout le monde prend ce qu'il veut». Saviez-vous que les nageoires de requin se vendent jusqu'à 400$ le kilo? On en fait ensuite des soupes.

Au Costa Rica, la caméra se braque sur les belles tortues luths, une espèce remontant au temps des dinosaures qui revient pondre ses oeufs sur la plage, tous les trois ans. Le troisième épisode (24 mars) nous fera découvrir les routes migratoires des baleines à bosse ainsi que l'impact des déchets de plastique sur l'alimentation des albatros. Martin Léon signe la musique de cette série documentaire, qui passera aussi à RDI et à Explora.

Seul bémol? La propension de Jean Lemire à se mettre de l'avant est un peu agaçante. Jean Lemire sauve une tortue verte de la mort, Jean Lemire assiste à la naissance d'un bébé requin, Jean Lemire pagaie dans la mangrove, ça fait beaucoup de Jean Lemire au pixel carré. Parfois, vaut mieux s'éclipser et donner toute la visibilité à ce sujet si important.

Gros dimanche à La voix

Des trois émissions de duels de La voix à TVA, celle de dimanche, qui a été regardée par 2 479 000 personnes, a été la plus relevée jusqu'à présent. La prestation de Valérie (qui a triomphé) et Thomas sur La vie en rose a été épatante. Cette Valérie Carpentier, originaire de Sainte-Anne-de-la-Pérade, possède le timbre de voix d'une chanteuse soul de 68 ans et transmet tout ce bagage du haut de ses 19 ans. C'est impressionnant.

Il y a également eu de très beaux numéros sur No More Tears, Si fragile et I Heard it Trough the Grapevine. L'équipe de Jean-Pierre Ferland a encore été la moins intéressante. La version bilingue d'Un amour qui ne veut pas mourir a été pénible, surtout pour la jeune yodleuse Roxanne Bacon. Vraiment, les participants de La voix repêchés par Jean-Pierre Ferland doivent se demander pourquoi ils n'ont pas atterri chez Ariane, Marc ou Marie-Mai.

Du côté de Tout le monde en parle, vu par 915 000 adeptes, j'ai bien aimé les propos nuancés de l'auteure et journaliste Lise Ravary sur le judaïsme. Très éclairant. Sinon, rien de bien transcendant à signaler. Le hockey du Canadien, qui affrontait les Bruins sur RDS, a légèrement brouillé les cartes dominicales avec une moyenne d'écoute évaluée à 677 000 partisans.

Le 125, rue Marie-Anne

Après les bars Chez Roger et les Bobards, Christiane Charette a déniché l'endroit d'où proviendra la nouvelle émission qu'elle concocte secrètement pour Télé-Québec: un grand atelier d'artiste situé au 125, rue Marie-Anne Est, en plein coeur du Plateau Mont-Royal. Cette adresse se trouve à exactement trois coins de rue des Bobards, un bar d'habitués. La dame en noir, qui vit depuis longtemps dans ce quartier, retrouvera donc facilement ses repères.

L'émission de Chistiane Charette, qui mélangera culture et société, comme au temps de Chez Roger, portera ce titre tout simple: 125, Marie-Anne. Un peu comme Thierry Ardisson, qui a longtemps reçu - et enregistré - une émission dans son appartement parisien du 93, rue du Faubourg Saint-Honoré.

En direct, Télé-Québec diffusera la première de 125, Marie-Anne le vendredi 5 avril à 21h. Mme Charette a signé pour 10 émissions de 90 minutes. Pour les recherchistes de 125, Marie-Anne, cette case horaire inhabituelle risque de poser quelques problèmes de logistique. En effet, trouver des invités disponibles les vendredis soirs entre 21h et 22h30, mettons que c'est moins évident. Surtout quand le printemps se pointe enfin.