Un récit d'initiation avec comme héros un jeune garçon de 12 ans, dont le chemin croise celui du président des États-Unis. Ce dernier, croyez-le ou non, tombe littéralement des cieux, au beau milieu d'une forêt finlandaise. Le moins que l'on puisse dire, c'est que le réalisateur Jalmari Helander ne ménage ni moyens spéciaux ni prouesses imaginatives, pour captiver des fanas d'aventures rocambolesques.

Big Game, comme le suggère son titre, est une spectaculaire chasse à l'homme agrémentée de gadgets hallucinants, qui laissent croire que le monde dans lequel on vit relève de la science-fiction. Le Boeing d'Air Force One, lieu où se tient une part importante de l'action, recèle un invraisemblable système d'évacuation, avec systèmes de parachutage sophistiqués et autres fantaisies filmiques. Tout cela, pour échapper aux griffes meurtrières de terroristes sans foi ni loi habités d'une ambition de braconniers de gros gibier.

Pour recréer la rudesse de la forêt finlandaise, Jalmari Helander a quand même triché, en filmant dans les bois de Bavière, en Allemagne, où son équipe a défié les éléments. «Diriger une centaine de personnes dans les montagnes bavaroises s'est avéré un réel défi. Dès le début, la météo n'a pas joué en notre faveur, même qu'un matin, quand nous nous sommes réveillés, le sol était couvert de neige. Il a donc fallu remanier l'horaire de tournage», exprime le réalisateur finlandais, en entretien téléphonique.

Ce jour-là, Helander répond aux questions des journalistes, en compagnie du jeune acteur Onni Tommila, qui a été épaté par tous les effets spéciaux, lors du premier visionnement de Big Game au Festival du film de Toronto, en septembre dernier. «C'est vraiment curieux, de se voir sur grand écran. Je n'arrivais pas à me concentrer: j'étais obsédé par tout ce que je faisais de travers!», évoque Onni, qui appréhendait un peu, quand même, de se retrouver à l'écran aux côtés de Samuel L. Jackson, qui incarne le président des États-Unis. «J'étais super nerveux de le rencontrer et finalement, ç'a été super facile.»

Terrorisme apolitique

Hazar (Mehmet Kurtulus), le terroriste sadique et psychopathe qui veut la peau du président états-unien pour sa gloire personnelle, ne doit pas être associé au djihad, explique le réalisateur de Big Game. «Il est comparable aux chasseurs de gibier colonisateurs de l'ancien temps. Son but est de capturer le plus gros prix de la planète.»

Reste que la menace islamiste est difficile à occulter dans l'interprétation de ce divertissement à grand déploiement, qui est aussi le récit initiatique d'un jeune garçon qui apprend à chasser avec les hommes finlandais de sa communauté.

«Je souhaitais absolument que dans mon film, l'homme le plus important de la planète rencontre l'homme le plus faible de la planète», dit Jalmari Helander. Il fait ici référence à la rencontre fortuite entre le président des États-Unis trahi par son garde du corps et le personnage du jeune Oskari. Cet improbable duo se retrouvera dans les airs, suspendu sous un hélicoptère, en cavale sous-marine et en fuite dans les montagnes finlandaises.

Jalmari Helander, qui a utilisé son imaginaire à bon escient pour imaginer des scénarios catastrophes, assure qu'aucune des situations de haute voltige de Big Game n'a été inspirée par la réalité. En revanche, il était crucial, aux yeux du réalisateur, que le film conserve une dimension véridique. «Il existe toutes sortes de spéculations, sur le système d'évacuation

d'Air Force One. Mais personne ne connaît vraiment la réalité. Quant à moi, je voulais recréer des scènes spectaculaires, mais pas totalement impossibles.»

Avec une tonne de poudre aux yeux pour combler les accros aux sensations fortes.