Comment Elise Rainier a-t-elle fait ses premiers pas dans le Further, ce monde démoniaque qui coexiste avec le nôtre ? C'est le propos du nouveau volet de la franchise Insidious. Ce chapitre 3 est donc en fait le prequel des deux premiers, et il met en scène une autre famille que les Lambert : les Brenner, père et fille. À trois, tremblez !

Il a été de la comédie romantique My Best Friend's Wedding, de la comédie policière Where the Money Is (tournée à Montréal avec Paul Newman), de la comédie noire About Schmidt, du drame policier Zodiac, de la biographie filmée J. Edgar, du thriller The Grey, du drame psychologique Stoker, du drame familial August : Osage County.

Mais on a beau chercher, en plus de 25 ans de carrière, Dermot Mulroney n'est de la distribution d'aucun film d'horreur.

Insidious : Chapter 3 de Leigh Whannell vient changer la donne. Et ce n'est pas un accident. « Mon fils va avoir 16 ans cet été et il aime les films d'horreur. C'est donc en tant que parent de fan que j'ai été sensibilisé à ce genre, qui s'est renouvelé ces dernières années... entre autres grâce à Blumhouse. J'ai commencé à dire à mon agent que j'aimerais bien jouer dans une de leurs productions et peu après, ils m'ont contacté », racontait l'acteur lors de l'entrevue qu'il a accordée à La Presse dans un hôtel de Los Angeles.

On lui a proposé d'incarner Sean Brenner, un père de famille qui vient de perdre son épouse. Le deuil frappe aussi ses enfants, en particulier sa fille adolescente, Quinn (Stefanie Scott), qui tente de communiquer avec l'esprit de sa mère. À cette fin, elle prend rendez-vous avec Elise Rainier (Lin Shaye)... qui n'aime pas ce qu'elle ressent en tentant ce contact avec la défunte. Sur le chemin du retour, Quinn est victime d'un accident. Elle meurt. Presque. Est sauvée in extremis. Mais elle a ramené quelque chose de sombre, très sombre, avec elle. Quelque chose qui vient de ce monde où vivent des esprits qui veulent revenir dans le nôtre, utilisant le corps des vivants comme véhicules.

C'est le Further. Ainsi le nommera Elise, dans ce Insidious : Chapter 3 qui est en fait le prequel des deux premiers volets. On découvrira ainsi son rapport avec ce lieu maléfique de même que les débuts de l'équipe qu'elle va former avec Tucker (Angus Sampson) et Specs (Leigh Whannell, qui a co-créé la franchise, écrit les scénarios, et qui reprend son rôle tout en dirigeant le film puisqu'il a pris la relève de James Wan, alors occupé par le tournage de Furious 7).

AVOIR PEUR « POUR DE FAUX »

Dermot Mulroney n'a donc pas hésité à accepter le rôle. Surtout après avoir vu les deux premiers « chapitres » avec son fils. « Sans être un fan du genre, je comprends pourquoi ceux qui le sont le sont à ce point. C'est le genre de films qui joue vraiment avec votre cerveau, qui va chercher vos peurs les plus viscérales : vous êtes comme un animal qui tente de survivre, le taux d'adrénaline grimpe... Il y a peu de longs métrages qui suscitent ce type de réactions », fait l'acteur qui se rappelle combien, plus jeune, il a réagi au premier Halloween et à The Omen, « des films qui ont démarré quelque chose ».

Un quelque chose qui se retrouve dans les franchises Blumhouse, croit Dermot Mulroney.

D'abord, elles ne mettent pas en scène des zombies, des vampires, des monstres et autres créatures que l'on sait imaginaires, mais des phénomènes qui, bien traités, semblent plausibles. On est dans le domaine du « Et si... ? » Ensuite, comme dans « le bon vieux temps », la maison de production ne joue pas la surenchère d'effets spéciaux.

« Parce qu'ils sont trop chers. Mais, aussi, parce que cette manière vieille école de faire les choses donne un effet plus brut, plus cru. On joue ici sur l'anticipation plus que sur le "plein la vue" et le spectateur sent que ce qu'il voit est le fruit du travail des acteurs et non d'un artiste en studio », dit Dermot Mulroney.

Un minimum de travail en postproduction, donc. Et des comédiens prêts à se lancer sur les murs ou à plonger dans le vide avec beaucoup de bonne volonté - et l'aide de quelques câbles.

Et le comédien de parler de Stefanie Scott, qui joue sa fille dans le long métrage et qui campe ici son premier rôle principal au grand écran. Pendant la majeure partie du tournage, elle a passé de 10 à 12 heures par jour les jambes plâtrées. « Vous l'avez vue ?! Il y a eu des moments où, sur le plateau, elle me faisait vraiment peur. Surveillez-la. Je pense qu'elle est l'avenir du cinéma d'horreur. »

Quant à lui, il l'admet, les franchises étant l'occasion des retours multiples, il ne détesterait pas revenir à Insidious. Comme quoi se marier à l'horreur semble être pour le meilleur et... le meilleur. Si, en plus, ça vous fait grimper des échelons sur l'échelle « fierté » de votre progéniture, que demander de plus ?

Insidious : Chapter 3 (Insidieux : Chapitre 3) prend l'affiche aujourd'hui

Les frais de voyage ont été payés par Les Films Séville.

PHOTO MATT KENNEDY, FOURNIE PAR FOCUS FEATURES

Leigh Whannell ne tarissait pas d'éloges à propos de Stefanie Scott, qui joue sa fille Quinn dans le long métrage.