Après avoir enflammé les esprits avec Mad Max (1979) et Mad Max 2 - The Road Warrior (1981), le phénomène «Mad Max» s'est éteint - à l'écran - il y a 30 ans, avec la sortie, en 1985, de Mad Max Beyond Thunderdome.

Mais le guerrier solitaire n'a jamais cessé de vivre dans la tête de celui qui l'avait créé, George Miller. Auquel il a fallu une décennie d'efforts pour parvenir à revisiter cet univers, en compagnie de nouveaux acteurs et de technologies de pointe.

Un parcours du combattant au cours duquel il a eu à affronter jusqu'aux forces de la nature: des pluies diluviennes se sont abattues sur le désert australien où s'était fait le tournage de la trilogie originale et qui devait servir de décor à ce reboot, faisant «fleurir» les dunes.

«Du coup, nous avons déménagé sur la côte ouest de l'Afrique», a indiqué le réalisateur-scénariste qui désirait ici porter à l'écran une poursuite haletante, sans répit, qui commencerait dans les premières secondes du long métrage et se terminerait sur le générique de fin.

«Pour moi, les films d'action sont une sorte de musique visuelle. Dans cet ordre d'idées, Fury Road se trouve quelque part entre le concert rock et l'opéra», indique le réalisateur qui, pour mettre du relief dans cette impression, a engagé Tom Holkenborg, alias Junkie XL, pour composer la trame sonore.

Mais auparavant, afin de mettre en images cette «partition», la production a passé six mois en Namibie. Dont le désert a vibré sous les roues de quelque 150 véhicules fabriqués à la main en soudant, juxtaposant, imbriquant des parties et pièces de différents engins automobiles. Car dans le monde de Mad Max, où les ressources flirtent avec le néant, rien ne se crée ni ne se perd.

Avant et après, les efforts

Le tournage, c'était il y a trois ans. Les acteurs avaient été engagés en 2009. La préproduction a été longue. La post aussi. Il fallait réfléchir à tellement de choses.

«Nous avons travaillé très fort pour que le long métrage reflète l'esthétique et l'esprit des films originaux. Il fallait que tout soit familier, mais différent. Un peu comme si on visitait notre ville natale, où l'on n'est pas allé depuis des décennies, et qu'on y posait un regard d'aujourd'hui», explique George Miller qui, avant de retourner à Mad Max, a fait des détours... chez les cochons (Babe) et les manchots (Happy Feet).

Comme quoi, à l'image de ses personnages dans Fury Road, il contrôle l'art de négocier un virage et de bifurquer. D'ailleurs, bien avant de trouver sa place derrière une caméra, il a été médecin urgentiste. Une autre manière de travailler sur les chapeaux de roues.