Le milieu du cinéma québécois a vivement réagi hier à l'annonce de la fermeture temporaire du cinéma Excentris. Voici les commentaires de cinéastes et de figures importantes du milieu, recueillis par La Presse ou publiés sur les réseaux sociaux.

«L'Excentris est une super salle de cinéma avec une programmation riche et nous en avons besoin. Cela me touche doublement, car, actuellement, mon film Les êtres chers est projeté dans quatre salles à Montréal et on tombe à trois. Mais je me sens aussi un peu coupable, car, en raison de mes activités, je n'y suis pas allée depuis un an.» - Anne Émond (Nuit #1, Les êtres chers)

«Comme cinéphile, je fréquentais cet endroit. Et pour un cinéaste québécois, sortir un film à Montréal, c'est cibler les trois meilleures salles: le Beaubien, l'Excentris et le Quartier latin. On perd donc un bon joueur. À l'Excentris, Alexis Martin et moi avions entre autres présenté le documentaire Louis Martin, journaliste.» - Louis Bélanger (Gaz Bar Blues, Route 132)

«Catastrophe pour le cinéma d'ici et d'ailleurs.» - Xavier Dolan (J'ai tué ma mère, Mommy), sur Twitter

«J'ai vu la naissance de l'Excentris en compagnie de Daniel Langlois, qui est un ami. J'y ai fait des projections publiques et privées en raison de la qualité de l'équipement. À la base, les salles de l'Excentris sont multifonctionnelles, mais elles ont été, à leur début, victimes du «succès cinéma». Comme on évoque une fermeture temporaire, il ne faut pas tenir les choses pour acquises. Cette réussite de conception doit être sauvée.» - François Girard (Le violon rouge, Soie)

«C'est inconcevable, en ce sens que plusieurs films partent de l'Excentris avant de se rendre vers les ciné-clubs, en région. Ce ne sont pas uniquement Montréal et le boulevard Saint-Laurent qui sont touchés, c'est l'ensemble du Québec. Ça nous rappelle aussi qu'il faut repenser nos modes de distribution. On réussit, au Québec, à réaliser et produire des films avec panache, compte tenu de la taille du marché. Mais il est devenu plus difficile de distribuer un film que de le faire.» - François Delisle (Chorus, Le météore)

«C'est triste parce que la 18e édition des RIDM venait de se terminer et nous avions connu une excellente fréquentation de films présentés à l'Excentris. Cet endroit est reconnu pour la qualité de ses productions. Les RIDM présentent à l'année leur série mensuelle Docville à l'Excentris et nous devons maintenant trouver un nouvel endroit.» - Mara Gourd-Mercado (directrice générale des RIDM)

«C'est décourageant. Parce que lorsqu'un film arrive en salle, il y a des mois de travail réalisé en amont. Et pour les petits distributeurs, ça risque d'entraîner l'annulation de plusieurs projections en région. L'Excentris était la piste de départ de nombreux films indépendants qui allaient ensuite être projetés aux quatre coins du Québec.» - Louis Dussault (K-Films Amérique)