Au rang des génies de la métamorphose, la grande Meryl Streep est la plus polyvalente, audacieuse, évolutive...

Sa plus récente transformation à l'écran, la blonde rockeuse sexy et sexa de Ricki and The Flash - look qui, nul doute, se retrouvera dans plusieurs partys d'Halloween - fait la preuve ultime que Meryl la caméléon possède en elle TOUTES les nuances du féminin. Retour sur les métamorphoses de Meryl Streep.



Joanna Kramer


Charismatique, réfléchie, tout en nuances, Meryl Streep a tout naturellement entamé sa carrière d'actrice dans la peau de femmes en prise de conscience, au destin singulier ou à la croisée des chemins.

Dans le rôle de Joanna Kramer, jeune femme et mère qui quitte son mariage avec un bourreau de travail, sa prestation dans Kramer vs Kramer (1979) a ouvert le dialogue avec une génération de féministes.

Meryl Streep a endossé le rôle d'emblème du visage féminin du divorce et de la garde partagée dans l'Amérique des années 70.

Ce rôle lui a valu son premier Oscar (pour la meilleure actrice de soutien), récompense qui allait la propulser vers une carrière riche, fructueuse et diversifiée.

PHOTO FOURNIE PAR COLUMBIA PICTURES

Kramer vs Kramer

Karen Blixen

«I had a farm in Africa...», prononcée avec un filet de voix tremblant, restera une phrase à jamais célèbre dans les archives sentimentales de tous les cinéphiles et adorateurs de Meryl Streep.

Comment oublier la scène d'Out of Africa (1985) où Streep, dans les kits de safari d'une riche Danoise exilée en Afrique, s'offre à un sensuel rituel en pleine savane kényane, où Robert Redford lui lave langoureusement les cheveux.

C'était les années 80, à une ère «pré-Cecil», où Robert Redford dans le rôle d'un aventurier chasseur de gros gibier donnait la réplique à une Meryl Streep en pleine possession de son art et apte à prendre tous les accents.

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Out of Africa

Miranda Priestly

Meryl Streep a incarné des sorcières (Into the Woods), des démones (Mary Fisher dans She Devil), mais dans The Devil Wears Prada (2006), elle campe le diable en personne.

Pour cet hommage à peine voilé à la tyrannique directrice de Vogue, Anna Wintour, Meryl Streep a pris une voix doucereuse, une coiffure courte stylisée, un regard d'acier et une posture hautaine qui la rendent délicieusement terrifiante et haïssable.

Un personnage magnifiquement malheureux, auquel Meryl Streep a donné une façade imperturbable et la moitié d'un iota de vulnérabilité.

PHOTO FOURNIE PAR 20TH CENTURY FOX

The Devil Wears Prada

Jane Adler

Comme l'a si bien dit Tina Fey à la cérémonie des Golden Globes en 2014, «Hollywood a encore de très beaux rôles pour Meryl Streep de plus de 60 ans!». 

Dans It's Complicated, en 2009, soit l'année même où elle fêtait ses 60 ans, Meryl Streep s'est immiscée dans la cuisine de rêve de Jane Adler, une divorcée joyeuse qui, choquant ses amies et ses enfants, vit une aventure torride avec son ex-mari.

Ménopause, mari dans le placard, soupers grandioses et petit joint entre amis boomers composent cette ode à la désinvolture féminine après 60 ans.

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It's Complicated

Margaret Thatcher

Soutenue par des maquilleurs, coiffeurs et costumiers prodigieux, Meryl Streep se métamorphose littéralement en Margaret Thatcher dans The Iron Lady (2011) et livre une prestation époustouflante.

Seule une magicienne de sa trempe peut réussir à nous faire totalement oublier son identité de Meryl Streep pour réincarner, à l'écran, celle qui a dirigé le Royaume-Uni de 1979 à 1990.

Empruntant, encore une fois, l'accent requis, Meryl endosse totalement l'esprit british, dans une interprétation oscarisée qui, révisionnisme historique, humanise la fameuse Dame de fer.

PHOTO FOURNIE PAR ALLIANCE FILMS

The Iron Lady