Le réalisateur de Zombieland, Ruben Fleischer, dirige les vedettes Ryan Gosling, Emma Stone, Sean Penn et Josh Brolin dans un film qui se penche sur le Los Angeles de 1949, où s'affrontent gangsters sans scrupules et policiers prêts à tout pour sauver la Cité des anges.

Le moins que l'on puisse dire, c'est que Gangster Squad, qui se déroule en 1949 à Los Angeles dans un contexte où gangsters et policiers s'affrontent dans des fusillades meurtrières, joue de malchance. Sa sortie, initialement prévue en septembre, a été repoussée au début de 2013 afin de laisser à l'équipe le temps de modifier une scène de tuerie dans un cinéma qui rappelle un peu trop le drame survenu le 20 juillet à Aurora.

De plus, la rencontre avec les médias en prévision de la sortie du 11 janvier s'est déroulée le lendemain de la tragédie de Newtown. Il y avait du malaise dans l'air...

«Par respect pour les victimes de cette indicible tragédie et leurs familles, nous avons cru nécessaire de tourner de nouveau cette scène, que nous avons déplacée dans le Chinatown, et nous sommes fiers de l'avoir fait», a déclaré le réalisateur Ruben Fleischer (Zombieland, 30 Minutes or Less), au sujet d'Aurora.

«Bien sûr, nous sommes sensibles à la question des armes à feu, mais il y a toujours eu de la violence au cinéma et il y en aura toujours. Il ne faut pas perdre le grand tableau de vue: il y a les jeux vidéo, le taux de chômage élevé, les parents absents, CNN qui passe en boucle le pire de ce qui survient dans l'actualité. Il n'y a pas une seule raison à ces drames, mais plusieurs facteurs», a ajouté Josh Brolin.

Dans Gangster Squad, qui revient sur l'époque où Mickey Cohen (Sean Penn) régnait en maître sur Los Angeles en tirant les ficelles des marchés de la drogue, des armes et de la prostitution, l'acteur incarne le sergent John O'Mara. En compagnie du sergent Jerry Wooters (Ryan Gosling) et d'autres policiers, il sortira des sentiers battus de la loi pour former une escouade aux méthodes peu orthodoxes et sauver la Cité des anges des griffes de la pègre. Tous les coups (de feu) sont permis dans ce combat mené tambour battant par Ruben Fleischer, qui passe de la comédie contemporaine au drame policier d'époque.

Mais - et la commande était là - il y a de la comédie et un feeling contemporain dans Gangster Squad, qui se fait par moments davantage Dick Tracy que Goodfellas.

Un humour qu'incarne bien Ryan Gosling, plus... abstrait à chacun de ses passages devant la presse. Pour décrire le principal défi que lui a posé le tournage, il répond: «Me rendre compte que je n'aurais pas un pistolet mitrailleur, mais seulement un petit revolver de femme.» Avant de rendre hommage au véritable Jerry Wooters: «Il est important de savoir que ce type était plus brave et plus admirable que la version que j'en joue dans le film. Mais, pour des raisons de conflits et de drame, il nous fallait trouver un équilibre entre les faits et ce qui était le mieux pour l'histoire.»

D'où la relation passionnée de «son» Jerry avec Grace Faraday, venue à Los Angeles non pas pour être seulement actrice, mais pour devenir une vedette. «Et elle se retrouve à être un bel accessoire au bras de Mickey Cohen. Elle devient donc célèbre par association, ce qui est triste», explique Emma Stone, qui l'incarne.

Triste, mais également difficile à jouer, car le personnage - qui est fictif - parle très peu. C'est donc à travers son attitude et ses expressions que la vedette de The Amazing Spider-Man, qui renouait avec Ruben Fleischer puisqu'elle était de l'aventure Zombieland, a dû rendre «tout le pitoyable et le désolant» de cette femme-objet, sous sa surface glamour.

Pas de romantisme gangster

Quant à Josh Brolin, son défi a été de se débarrasser «de cette idée romantique que l'on se fait de l'époque». En cela, sa rencontre avec la fille de John O'Mara l'a aidé, de même qu'un échange avec son père, l'acteur James Brolin, qui est passé par le plateau. Né en 1940, il se souvient de ces temps de tourmente qui ont secoué Los Angeles. «Et puis, il y a eu ce combat avec Sean qui, disons, répète moins les chorégraphies que moi», ajoute-t-il, en faisant référence à la scène percutante dans laquelle son personnage et le parrain en viennent aux poings.

«On a tourné sans doublures, pendant trois nuits, de minuit à 6h. C'était brutal», ajoute Ruben Fleischer, qui tenait à réaliser Gangster Squad «afin de rendre hommage à des gens qui se sont tenus debout et se sont battus pour ce qu'ils croyaient». «Après tout, il n'y avait aucune raison que Los Angeles ne devienne pas New York ou Chicago», poursuit Josh Brolin. Mais la Cité des anges avait... ses «anges gardiens».

Gangster Squad prend l'affiche le 11 janvier.

Les frais de voyage ont été payés par Warner Bros.