Il l'avait promis: «I'll be back.» Après sept années de «service public» à titre de gouverneur de la Californie, Arnold Schwarzenegger fait donc son retour au grand écran à la tête de la distribution de The Last Stand. Un autre film où les armes pétaradent. Quelques semaines après la tragédie de Newtown, le «Governator» s'est exprimé sur le sujet.

«Il faut faire la distinction entre les deux choses. L'une est du divertissement, l'autre est une tragédie réelle qui dépasse l'entendement», a indiqué Arnold Schwarzenegger lors d'une conférence de presse tenue à Los Angeles en vue de la sortie de The Last Stand où, après des apparitions dans les deux volets de The Expendables, il fait son véritable retour au grand écran.

«L'une» étant, justement, le film d'action avec lequel le réalisateur Kim Jee-woon (I Saw the Devil, A Tale of Two Sisters) fait ses débuts hollywoodiens. «L'autre» étant le drame de Newtown qui, le 14 décembre, a coûté la vie à 26 personnes, dont 20 enfants.

«Quand il se produit une tragédie comme celle-ci, il serait stupide de ne pas étudier tous les moyens que nous pouvons prendre en tant que société pour améliorer la situation et réduire les risques», a poursuivi l'ancien gouverneur de la Californie. «Nous devons nous pencher sur la façon dont nous nous occupons de la maladie mentale, la façon dont les parents éduquent leurs enfants et nous devons nous questionner sur les lois concernant les armes à feu. Comment faire mieux avec ces lois? S'il y a un problème, analysons-le.»

Et de conclure, en faisant référence à la mère d'Adam Lanza, le tueur de Newtown: «Est-ce qu'une mère a vraiment besoin de collectionner les armes à feu et d'aller faire du tir avec ses enfants?» Bref, il ne fait pas de lien entre la violence des films et les récentes tueries survenues aux États-Unis, mais pointe plutôt (du doigt et non du fusil) en direction de possibles lacunes législatives, de la parentalité et du traitement des problèmes psychiatriques.

Paradoxalement, dans The Last Stand, où il incarne le shérif d'une petite ville tranquille située près de la frontière mexicaine, la personne la «mieux» armée est... l'idiot du village incarné par Johnny Knoxville, qui collectionne tout ce qui tire - dont une mitraillette Gatling. Un «joujou» qui lui servira de porte d'entrée dans les forces de l'ordre (!) lorsqu'un dangereux baron de la drogue (Eduardo Noriega) glissera entre les doigts des agents fédéraux et mettra le cap vers la paisible Sommerton Junction, afin de disparaître au Mexique. Tous aux barricades, quoi!

Si Arnold Schwarzenegger revient au jeu avec ce film-ci, et non dans une nouvelle version de «luxe» de Conan ou une suite de Twins (Triplets), projets qui sont dans l'air depuis longtemps, c'est parce qu'ils n'étaient pas prêts lorsque lui l'a été. «C'est une question de timing, c'est ainsi que je choisis mes projets. Ça et ce que mon public veut me voir faire», assure celui qui ne s'ennuie pas du tout de la politique. «Je n'ai jamais voulu faire une carrière de politicien. J'ai toujours dit que, mon mandat terminé, je recommencerais à faire des films. Mais ç'a été un honneur d'être au service des gens pendant sept ans, ç'a été très satisfaisant, mais aussi très difficile et plein de défis. Essayer de mettre d'accord les républicains et les démocrates, qui sont campés sur leurs positions et dans des idéologies très différentes, tient toujours du miracle. Sauf que contrairement à ce qui se passe à Washington, à Sacramento, nous avons fait bouger des choses.» Politicien un jour...

Bref, il n'a pas eu le temps de s'ennuyer du milieu du cinéma pendant les années où il était à la tête de la Californie. Mais quand il a repris le collier, c'est avec une légère appréhension: «Sept ans, c'est long et les choses changent très vite dans ce milieu. Vous ne savez pas si vous serez accepté, si une autre génération d'acteurs de films d'action n'a pas pris toute la place.»

À 65 ans - «Et je ne vous cacherais pas que vieillir fait ch...», laisse-t-il tomber -, il sait que l'âge n'est pas un facteur négligeable dans le genre de productions qui est le sien. «Mais j'ai eu une réaction très positive à mon passage éclair dans The Expendables. Si positive que Sly (Sylvester Stallone) m'a donné plus de temps dans The Expendables 2... et la réaction a été encore meilleure. Alors maintenant, je suis de retour.»

Promesse (non électorale) tenue.

The Last Stand (Le dernier combat) prend l'affiche le 18 janvier.

Les frais de voyage ont été payés par Alliance Vivafilm.