L'acteur américain Charlie Sheen, qui a connu de graves problèmes d'addiction à l'alcool et aux drogues par le passé, a révélé mardi qu'il était séropositif, notamment pour mettre fin au chantage dont il affirme avoir été victime.

«Je suis là pour admettre que je suis séropositif», a avoué l'acteur de 50 ans dans un entretien à la chaîne NBC.

«Ce sont trois lettres difficiles à avaler vous savez», a ajouté Charlie Sheen à propos du VIH (virus de l'immunodéficience humaine). «C'est un tournant dans votre vie».

Des rumeurs circulaient depuis lundi et deux des trois principaux quotidiens de New York, le Daily News et le Post, en ont fait leur Une.

Fils de l'acteur Martin Sheen et frère du comédien Emilio Estevez, Carlos Estevez, de son vrai nom, est devenu une vedette internationale grâce à des films comme Platoon ou Wall Street dans les années 1980.

À partir des années 2000, il est surtout apparu à la télévision dans des séries comme Spin City (qui lui a valu un Golden Globe), Two and a Half Men et plus récemment Anger Management.

Entre 2010 et 2011, il a été l'acteur de télévision le mieux payé au monde, recevant 40 millions $, d'après le magazine financier Forbes.

Connu pour ses frasques, il avait été écarté de la série à succès Two and a Half Men en 2011 en raison de son comportement erratique et violent.

Le comédien a justement expliqué avoir découvert sa séropositivité il y a quatre ans. Pris de violentes migraines, il avait alors passé des examens en imaginant un autre diagnostic: «Je pensais que j'avais une tumeur au cerveau, (...) que j'étais fini», a-t-il expliqué.

Bien qu'ayant appris sa séropositivité de manière fortuite il a assuré qu'il était «impossible» qu'il l'ait transmise à quelqu'un. Il a affirmé en avoir averti toutes les personnes avec lesquelles il avait eu des rapports sexuels.

Il est actuellement sous traitement et sa charge virale est quasiment indétectable, a souligné son docteur.

Chantage à 10 millions $

«Mon premier souci pour Charlie est sa dépendance et la dépression liée à la maladie, davantage que les conséquences sur son espérance de vie, car cela n'en aura pas», a expliqué le docteur Robert Huizenga.

L'acteur a indiqué avoir sombré dans l'alcool et la drogue après avoir appris sa séropositivité. Il affirme ne plus se droguer aujourd'hui mais boire encore «un petit peu».

Charlie Sheen a expliqué avoir choisi de révéler sa séropositivité principalement pour mettre fin au chantage dont il était l'objet.

Pour faire taire les personnes de son entourage qui le menaçaient de tout dire, il aurait payé «vers les 10 millions $», selon une citation reprise par NBC mais qui ne figurait pas dans l'entretien télévisé.

L'acteur a notamment évoqué l'exemple d'une prostituée qui aurait pris des photos de son traitement antirétroviral dans sa salle de bain pour le menacer ensuite de les vendre à la presse.

Charlie Sheen estime avoir aujourd'hui «la responsabilité de devenir quelqu'un de meilleur et d'aider beaucoup d'autres gens».

Il n'est pas la première personnalité de premier plan à révéler sa séropositivité: l'acteur américain Rock Hudson avait été un précurseur faisant cette même révélation en juillet 1985, à une époque où la maladie était très peu connue du grand public.

Il fut notamment suivi, en 1991, par le chanteur britannique Freddie Mercury, leader du groupe Queen, et le basketteur professionnel américain Earvin «Magic» Johnson.

Selon le Centre de prévention et de contrôle des maladies (CDC), 1,21 million de personnes de plus de 13 ans étaient séropositives aux États-Unis en 2013, dont 156 300 ignoraient leur condition.

Au total, 658 507 personnes sont mortes du sida aux États-Unis depuis la propagation de la pandémie à ce pays, toujours selon le CDC.

Selon le site de l'émission sur les célébrités Access Hollywood, l'ex-femme de Sheen, Denise Richards, avec qui il a deux filles, connaissait depuis longtemps sa séropositivité.

Citant une source proche de l'ex-James Bond girl, le site ajoute que Sheen aurait contracté le virus après le divorce du couple en 2006.

PHOTO AP

Denise Richards